En attendant une réelle politique touristique

Partager

Théoriquement, Tizi-Ouzou, au vu de ses potentialités naturelles, devrait être une wilaya à vocation touristique par excellence, mais la réalité est tout autre.

Les touristes dans la wilaya de Tizi-Ouzou ne se bousculent pas trop. D’ailleurs, il n’est pas fréquent de croiser des étrangers dans la localité, en dehors des coopérants chinois, turcs, établis dans le cadre de leurs missions professionnelles ou encore les migrants africains et syriens. Mais les responsables du secteur ne désespèrent pas de provoquer le déclic et relancer cette tendance d’antan. En attendant, on se contente d’évoquer le nombre important d’estivants qui fréquentent, chaque été, les huit stations balnéaires de la wilaya. Cette année, leur nombre aurait dépassé les 13 millions. La situation n’est pas critique, mais elle aurait sans doute pu être bien meilleure et profiter aux collectivités locales s’il y a bien une politique claire d’encouragement de l’activité touristique dans cette région qui recèle d’importantes potentialités avec ses étendues forestières, 85 km de littoral, des montagnes, sans compter les aspects traditionnels, architecturaux et historiques. Chaque village kabyle est un musée à ciel ouvert. La question s’impose alors d’elle-même : pourquoi Tizi-Ouzou n’est-elle pas cette destination prisée des touristes ? Nonobstant la jouissance d’une nature favorable à l’activité touristique, le facteur humain et les infrastructures ne suivent toujours pas. En effet, les quelques infrastructures existantes ne sont plus en état de recevoir. Fermées pour la plupart, pour ne pas dire toutes, pour réhabilitation. C’est le cas des hôtels Lalla Khdidja, Amraoua, Balloua, Le bracelet d’argent, Tamgout et Tala Guilef. L’Etat s’est en effet lancé dans une grande opération de réhabilitation et de modernisation de ces établissements hôteliers. Ce sont des opérations qui peuvent prendre plusieurs années, vu la conjoncture financière difficile du pays et en tenant compte du rythme d’avancement des projets dans la wilaya. L’option de voir de nouveaux établissements ou complexes construits est à écarter, chose qu’ont confirmée les responsables du secteur dans la wilaya à maintes reprises, d’ailleurs. Le manque d’infrastructures de renommée nationale, voire internationale, dans la wilaya n’est pas sans conséquences sur l’affluence touristique. D’autant plus que du côté du privé, l’offre n’est pas non plus abondante, que ce soit en qualité ou en quantité. L’absence d’une vraie politique de tourisme qui permettrait l’exploitation des potentialités de la région n’est pas à l’ordre du jour. Ce qui est aberrant pour une région montagneuse comme Tizi-Ouzou. Les projets des zones d’extension touristique, qui étaient autrefois le cheval de bataille des autorités locales en matière de promesse de développement de tourisme, peine à se réaliser. Même quand l’Etat fait l’effort d’instaurer une mesure assurant la gratuité des plages en interdisant leur concession, sur le terrain, c’est une tout autre paire de manches avec ces squatteurs qui vous vendent de tout sur le sable : de l’accès, au parasol en passant par les chaises et même tapis… Au vu et au su de tous sans qu’aucune sanction ne soit engagée contre ces fraudeurs qui défient toutes les lois et les hommes qui les font. C’est déjà là le minimum à revoir, avant de prétendre asseoir une réelle volonté politique à mettre en œuvre un véritable projet touristique pour la région. Dans le tas, la sécurité et les infrastructures jouent un rôle de premier rang.

Kamela Haddoum

Partager