Le 5e jour dans une dimension parallèle

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Pour la cinquième journée des RCB, le programme était de trois projections d’une consistance assez considérable.

En effet, il s’agissait de trois longs métrages. Le premier intitulé Prends, Seigneur, prends de Cedric Dupire et Gaspard Kuentz. Les réalisateurs ont transporté le publique dans une dimension parallèle à travers les scènes représentants les rituels des sacrifices. Autour d’un austère autel de briques perdu au milieu du désert tel un radeau à la dérive, le festival de Panchwa (Rajasthan, Inde) est une porte ouverte sur l’au-delà une célébration au cours de laquelle les gitans kalbelia dialoguent avec leurs morts. S’ils viennent y célébrer le Roi de Panchwa, leur héros enterré ici, ce festival est aussi le ment privilégié du déploiement de l’imaginaire kalbelia. Déesse et esprits guerriers en tout genre viennent s’incarner dans les corps des médiums, alors que fantômes et revenants prennent de force ceux de genre du commun, au milieu d’un tourbillon de danses, de musique et d’offrandes. Prends, Seigneur, prends propose une immersion au cœur de cette fête habitée par le sang, la chair et les flammes. À 17 h, c’est la projection de Hizam de Hamid Benamara. Sorti en 2016, Hizam, dernière autoproduction de Hamid Benamra, aborde le thème de la féminité et du rapport au corps de la femme comme « refuge de l’homme et son miroir » ainsi que le regard porté, en France, sur les cultures maghrébines et orientales. En suivant la danseuse et chorégraphe algérienne Assia Guemra pendant ses cours de danse et ses spectacles, le réalisateur, a cueilli la grâce et la féminité des danseuses orientales. Le film choqua le publique à travers les scènes de sacrifice présentées, surtout le rite du sacrifice de la chèvre, remarqua-t-on. Concernant l’actrice principale du long métrage, nous apprenons que la danse, la musique, le théâtre et l’art en général font partie de la vie d’Assia Guemra. Etudiante aux Beaux-Arts d’Alger, elle arrive, il y a quarante ans en France dans le cadre d’un échange avec une autre étudiante, française. Secrétaire, puis championne de France de taekwondo, trois ans de suite (poids légers), elle enseignera la discipline. Elle se consacra ensuite entièrement à la danse orientale à travers les différents cours, des conférences, des stages à thèmes mais également des spectateurs d’une grande beauté. Concernant cette production, elle avait été présentée pour la première fois au Festival international du film du Caire. Pour ce qui est du long métrage programmé pour la soirée, Fais soin de toi, de Mohamed Lakhdar Tati, il s’agit d’un portrait doux et amer de l’Algérie contemporaine. En effet, interpelé sa famille sur son célibat, Mohamed Lakhdar Tati se lance dans un voyage à la rencontre des algériens et de leurs amours.

Mechmeche Salima

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