S'il y a une commune au niveau de toute la wilaya qui consacre la plus grande enveloppe financière pour le transport scolaire, ce ne peut être que celle de Tafoughalt.
En effet, en plus de la mobilisation de tous les bus et camions appartenant à la collectivité, pas moins d’une cinquantaine de conventions sont signées avec les transporteurs privés pour un montant qui atteint 13 millions de dinars par an. Aujourd’hui, certains conventionnés n’assurent plus cette prestation. C’est le cas des transporteurs de Tafoughalt censés transporter les lycéens du village aux lycées de Draâ El-Mizan. » Jusque à présent, nous ne sommes pas encore fait payer pour la période allant du mois de janvier jusqu’à juin, à peu près 120 jours de travail. Comment voulez-vous qu’on recommence à travailler pour ce dernier trimestre de l’année? On ne peut pas s’engager avec le maire parce que celui-ci va partir juste après les élections du 23 novembre d’autant plus qu’il n’est pas candidat à l’APC. Peut-être que son successeur refusera de nous signer les conventions. Qui va alors nous verser notre dû? C’est pourquoi nous avons arrêté de transporter ces élèves », témoigne l’un des transporteurs de Tafoughalt. Devant ce refus, les lycéens sont contraints, quotidiennement, à débourser soixante dinars en aller et retour. Interrogé sur les raisons qui poussent les élèves à ne pas prendre les bus affectés par l’APC, le même transporteur nous répond: » ils aiment les fourgons parce que la route du village est très dangereuse, ils hésitent à prendre les minibus. Pour le moment, ceux-ci ne font qu’une seule navette. Donc, ils sont plus de 90 élèves à recourir aux fourgons ». Au total, ils sont environ deux cents élèves à fréquenter le lycée du chef-lieu de la daïra. Du côté de l’APC, l’argument avancé par ces transporteurs serait faux. » Il n’y a que les transporteurs de Tafoughalt qui n’ont pas repris de service. Sinon, tous les autres sont en activité. Comme on dit, si les hommes s’en vont, les institutions restent. La convention est signée par l’administration et personne d’autre ne pourra la remettre en cause. C’est juste une pression. Rien de plus », confie une source proche de l’APC.
Amar Ouramdane