Une rentrée universitaire timide. C’est le constat fait, hier, à l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, où plus de 11 000 nouveaux bacheliers étaient censés reprendre officiellement les bancs des amphithéâtres.
L’université a ouvert les portes de toutes ses facultés pour accueillir les nouveaux lauréats. La première journée était consacrée à la prise de contact avec les enseignants. Des explications de la réglementation qui régit l’université et des orientations leur ont été fournis pour assurer la transition et faciliter leur intégration dans l’enceinte universitaire. La reprise, donc, s’est déroulée dans le calme malgré les appréhensions. En effet, le problème de nouvelles cartes universitaires qui ne portaient pas la transcription en tamazight, ainsi que le libellé de l’université, à savoir Mouloud Mammeri, ont suscité une grande polémique et de nombreuses réactions de la part des étudiants et des enseignants. En guise de protestation, un rassemblement a été organisé devant la bibliothèque centrale, où les chansons du rebelle Matoub ont résonné. Le problème n’a pas tardé à être résolu, vu que la transcription a été ajoutée, a-t-on appris. «Les transcriptions en tamazight et en français ont été ajoutées», a déclaré le Pr Ahmed Tessa, recteur de l’université. Ce dernier explique : «C’est une revendication légitime, tamazight est une langue nationale et officielle, l’en-tête de la carte d’étudiant et du certificat de scolarité sera ajouté, à partir de demain (aujourd’hui, Ndlr), nous procéderons à l’impression de ces documents. L’opération prendra une semaine au minimum». Ainsi, l’UMMTO devra refaire l’impression de quelque 12 000 cartes. En matière d’encadrement, cette année, 135 nouveaux enseignants ont été recrutés. À signaler que onze enseignants ont été promus au rang de professeur, la promotion a été faite lors d’une cérémonie organisée par le recteur qui les a accueilli et encouragé, tout en les sensibilisant à la lourde responsabilité qui les attend. Le point noir de la rentrée reste l’insuffisance des infrastructures. Un problème qui revient chaque année sans pouvoir le régler définitivement. À défaut de recevoir, à temps, les quelques 900 places pédagogiques de Tamda, l’administration a été contrainte de recourir à « l’optimisation maximale » des créneaux horaires de 8h à 16h30. Il était aussi question de compter sur la solidarité entre les facultés. S’agissant de la charte de l’étique, projet annoncé par le recteur à son arrivé, l’on apprend que plusieurs propositions ont été faites mais la décision finale reviendra, selon lui, à tous les acteurs de l’université, étudiants, enseignant et personnels seront ainsi consultés et un débat sera ouvert. Le projet sera soit adopter ou rejeter selon la volanté de tous.
Kamela Haddoum.