Des chauffeurs de taxis en grève, hier

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Les chauffeurs de taxis assurant la desserte entre Ras Bouira et Benabdallah ont observé, hier, un mouvement de grève pour protester contre leurs conditions de travail. Certains d’entre eux, que nous avons rencontrés devant le siège de la direction des transports de la wilaya où ils se sont rassemblés durant la matinée, ont fait part de nombreuses contraintes. Ils ont, entre autres, évoqué «des problèmes d’insécurité, l’état dégradé de la route et la présence en grand nombre de fraudeurs». Sur le problème de l’insécurité, l’un de ces chauffeurs de taxis nous a confié avoir été agressé par plusieurs individus dans la journée d’avant-hier. Il nous montrera les traces des coups qu’il a reçus : «J’ai été pris à partie par des individus que j’emmenais chez eux. Ce n’est pas la première fois qu’un chauffeur de taxi est agressé, les scènes d’agressions sont courantes et font malheureusement partie du quotidien des transporteurs», témoigne le jeune professionnel. Un collègue à lui revient sur la présence de dizaine de fraudeurs qui viennent leur disputer les clients sur ce trajet : «Nous sommes confrontée à une concurrence déloyale. Les fraudeurs sont nombreux à exercer illégalement sur cette ligne. Déjà que nos recettes ne sont pas fameuses et avec l’arrivée de ces fraudeurs, elles se sont carrément effondrées», expliquera-t-il. Mais à en croire les protestataires, la goutte qui a fait déborder le vase, c’est la décision prise par la direction des transports de rajouter un nouvel arrêt sur ladite ligne. Il s’agit de celui de Hai Hamdani qui est situé à l’extrémité du quartier Ras Bouira. Selon eux, cet arrêt est «éloigné, isolé et n’est pas rentable. «On a exigé de nous de desservir ce quartier, alors que c’est un coin isolé et très peu habité. La desserte de ce point nous fait même perdre du temps et de l’argent», argue un autre chauffeur. A en croire nos interlocuteurs, la ligne était initialement conçue pour desservir le quartier de Ras Bouira et celui de Benabdallah à partir de la ville de Bouira. Selon eux, le quartier Hamdani a été rajouté il y a de cela quelques semaines sous la pression de quelques habitants de ce quartier. Il faut préciser qu’une réunion s’est tenue dans la matinée d’hier entre les représentants des transporteurs et le directeur des Transports. Sauf qu’aucun accord n’a été trouvé. De son côté, le directeur des Transports nous dira d’emblée : «Cette grève est illégale car il n’y pas eu de préavis». S’agissant des agressions dont les chauffeurs de taxis disent faire l’objet, le même responsable dira : «S’il y a eu des agressions, les victimes peuvent aller porter plainte auprès des services de sécurité». Notre interlocuteur affirme, par ailleurs, que les services de sa direction «ne font que répondre aux besoins et aux demandes des citoyens en matière de transport». «On crée des lignes là où le besoin est exprimé. Et la ligne exploitée par ces professionnels, nous l’avons créée car il y a besoin. Et nous avons en même temps éradiqué la fraude dans les transports», a-t-il conclu.

Djamel Moulla

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