l S’il y a un secteur où le manque est signalé par la population, ce ne peut être que celui de la santé. Certes, de nombreux efforts ont été fournis en matière de construction d’infrastructures. Cependant, leur fonctionnement est conditionné par leur dotation en matériel et en personnel. A M’kira, pas moins de six unités de soins ont été réalisées. Malheureusement, là aussi, elles ne se limitent qu’à de petits soins (injections, pansements). Dans cette région – ô combien déshéritée ! – les citoyens font des kilomètres pour aller se soigner ailleurs. Ce sont surtout les futures mamans qui se plaignent beaucoup car, à M’kira, une maternité existe mais elle n’a jamais fonctionné. En matière d’équipement, cette infrastructure n’est dotée que de lits. Tous les exécutifs qui se sont succédé à la tête de cette municipalité ont soulevé ce problème. “Le ministre de la Santé nous a répondu qu’un accouchement coûterait pas moins de 40 millions de centimes si l’on comptait tout l’investissement qui accompagnerait ce genre d’acte”, nous a confié un ex-responsable de l’APC de M’kira.Dernièrement, lors de sa visite à M’kira, le wali de Tizi Ouzou a été interpellé à ce sujet. Selon notre source, une promesse de la doter d’une ambulance aurait été donnée aux responsables locaux. “Cette maternité n’ouvrira pas ses portes si un personnel adéquat n’y est pas affecté. On ne peut pas acheminer une patiente qui va accoucher vers un service où il n’y a pas de gynécologue ou de médecin”, a noté par ailleurs notre premier interlocuteur. Indubitablement, eu égard à cet exemple, le secteur de la santé va à reculons dans cette région. En attendant que des décisions soient prises au bénéfice de la population, les futures mamans doivent continuer à se diriger soit à Draâ El Mizan soit aux Issers lorsque l’on sait que même le chef-lieu de daïra Tizi Gheniff en est dépourvu. Dans cette région, pourtant daïra, le secteur de la santé dépend toujours de Draâ El Mizan. Des promesses, là aussi, de programmer un mini-hôpital à Tizi Gheniff ont été données aux responsables, mais en vain. En tout cas, ce qui intéresse les M’Kiris est la prise en considération de cette doléance.
Amar Ouramdane