Une petite virée dans les établissements scolaires de la ville de Haizer, dix kilomètres à l’Est de Bouira, nous a permis de nous renseigner sur l’ampleur et l’étendue du ravage que provoque le tabac dans ce milieu vulnérable qu’est l’école. En effet, aujourd’hui, il n’est un secret pour personne et pas seulement dans cette localité, mais à travers toute la Kabylie, voire même le pays, que le fléau du tabagisme gagne inéluctablement du terrain et particulièrement chez les mineurs, que ce soit à l’école ou en dehors des établissements scolaires. Si pour certains élèves le fait de fumer est considéré comme un délit et qu’il faut absolument se cacher pour prendre en catimini sa sèche, à l’intérieur comme en dehors de l’école, pour d’autres, en revanche, l’acte et outrancièrement mis en évidence est même en valeur. Ces adolescents font donc tout pour être vus et repérés, et ce en arborant fièrement et avec un zèle de snobisme même leurs “Blondes” ou “Brunes”. Ce geste est devenu malheureusement fréquent à la sortie des établissements et ces mineurs profitent même des moments de récréation pour griller une cigarette loin évidemment des yeux des surveillants et des éducateurs. Il ne s’agit nullement en ce sens d’accabler le personnel de l’éducation, lequel déploie assurément beaucoup d’efforts pour parer à ce genre de fléau, mais le mal a fini par prendre des dimensions énormes, dépassant tout entendement, au point où il a fini par toucher une large partie de la frange juvénile. En effet, dans le milieu scolaire, le fléau du tabagisme s’est tellement répandu, et cela a fini par multiplier le nombre des vendeurs de cigarettes qu’on retrouve devant chaque établissement scolaire (sous l’œil nonchalant des autorités publiques). Aujourd’hui, ce mal de société se répand vite et devient de plus en plus profond. Ni le travail de sensibilisation que mènent les enseignants, ni la sévérité et la vigilance des parents ne peuvent, à eux seuls, le juguler. Combattre le tabagisme, notamment chez les mineurs, est l’affaire de tous. Les parents, les éducateurs, le mouvement associatif, les pouvoirs publics, les médias… tous doivent s’y mettre pour minimiser la portée de ce fléau dévastateur.
Slimane Choudani
