«Nous sommes là pour revendiquer nos droits ! Nous sommes oubliés des autorités de notre pays qui ne semblent pas se pencher sur notre problème qui dure depuis quelques années». Tels sont les propos du jeune coordinateur national de la deuxième branche du MOB, qui est, pour rappel, scindé en deux, à savoir «les rappelés du service national (1994-1999)» et les «maintenus» appelés les «18+6». Cette dernière catégorie a organisé mercredi dernier un rassemblement devant le siège de la wilaya de Tizi-Ouzou. Sur les lieux, nous avons rencontré le coordinateur national, en l’occurrence M. Bouzegza Kamel qui fait un bref aperçu de la situation des éléments et de la plateforme de revendications de cette catégorie. Il explique : «Au sein du MOB, il faut distinguer les rappelés du SN et ceux qui étaient au service national et après la durée réglementaire des 18 mois, on leur a prolongé leur séjour de six (6) mois, car à l’époque (1992-1996), les appelés refusaient d’aller passer leur service militaire. Alors, c’était ceux qui étaient déjà dans les casernes à qui on avait prolongé la durée de six mois et c’est cette catégorie que vous voyez ici, au regroupement de ce matin. Nos revendications ont été envoyées à toutes les instances de la république algérienne. Nous n’avons reçu aucune réponse favorable ou défavorable à notre dossier assez lourd de conséquences». Les «18+6» ne sont pas à leur première action. Ils ont organisé quatre regroupements au niveau national à savoir à la 1ère région militaire, à la gare Caroubier (Alger), la troisième à Dar El Baïda et aujourd’hui, c’est la quatrième, pour la première fois ici à Tizi-Ouzou. Les statistiques établies par le coordinateur national qui est aussi coordinateur au niveau de la région et de la wilaya, reflètent la situation désastreuse que vivent ces jeunes : «120 dépressifs, 72 tentatives de suicides, de nombreux malades chroniques, notamment diabétiques». «Cette catégorie d’appelés fait partie de la réconciliation nationale sans pour autant avoir ses droits au même titre que les autres. La loi 72/ 2009 nous donne tous les droits et dire que ces jeunes (18+6) étaient les premiers à faire face à la nébuleuse terroriste de l’époque et aujourd’hui, ils se retrouvent et se sentent lésés, abandonnés par les autorités du pays. Au niveau de la seule wilaya de Tizi-Ouzou : «Nous sommes 25 000 éléments et au niveau national 140 000. Il y a tout juste les blessés par balles à qui on a octroyé une somme de 14 000 DA par mois et nous espérons toujours que nos revendications soient prises en considération par les autorités», conclut notre interlocuteur.
M. A. Tadjer
