Dans la vallée du Sahel, la pollution n'épargne plus aucun endroit et l'environnement en prend un sérieux coup, à tel point que les détritus et autres déchets ménagers et industriels sont devenus, à s'y méprendre, des éléments de décor. Les exemples de cet état de fait sont innombrables.
C’est le cas de l’oued Tizerviline qui traverse la localité d’Ath Mansour à l’est. Ce cours d’eau, sec actuellement, est l’un des affluents de l’oued Amarigh qui se déverse, à son tour, dans l’oued Sahel. Tizerviline, dont le nom reste mystérieux relevant de « l’ancien kabyle », est assujetti à une pollution qui va crescendo. Le constat fait dernièrement dépasse tout entendement, tant ce cours d’eau est transformé en collecteur des eaux usées et en dépotoir sauvage sur plusieurs centaines de mètres sans vergogne ni aucun respect pour dame nature. Sur le ponceau qui surplombe ce oued au niveau de la RN5, on sent encore une forte odeur de margines, bien qu’elles n’y coulent pas actuellement, dénotant du degré de la pollution et des ravages que produisent ce genre de déchets, un sous-produit de la trituration des olives dans les huileries de la région, lesquelles déversent directement ces déchets en sus des grignons dans ledit oued. Cette situation risque de connaitre un remake, à la prochaine campagne oléicole, on ne trouve toujours pas de solutions à ces déchets oléicoles, car les bassins de décantation ne sont pas encore aménagés au niveau des presses d’olives. Pourtant cette activité répertoriée comme classée est régie par un cahier des charges dont un des articles met l’accent sur la protection de l’environnement. Il faut préciser que celle-ci est extrêmement polluante d’où l’obligation faite aux propriétaires des huileries d’installer des bassins de décantation pour épurer les eaux provenant des presses à olives. Malheureusement, cette clause n’a jamais été appliquée ou l’est rarement. Dans le même ordre d’idées, il est à déplorer le jet des ordures ménagères et des eaux usées dans cette rivière par les riverains notamment. «Cela est considéré comme une solution facile que de jeter n’importe où les détritus quitte à polluer tout l’écosystème environnant», regrette un citoyen de la localité. Cette situation n’est évidemment pas sans conséquences sur la faune et la flore lesquelles se trouvent plus que jamais menacées de dépérissement. Il importe de signaler qu’en aval de l’oued, il existe des dizaines de forages d’où sont alimentés des milliers d’habitants des communes de Chorfa et d’Aghbalou dont les eaux sont exposées au risque de contamination.
Y. Samir