Pas moins de 900 souscripteurs sont en attente de bénéficier d’un logement dans la commune d’El-Esnam. Un nombre qui n’est pas facile à satisfaire, dans la mesure où la municipalité ne disposerait pas d’autres programmes.
La récente distribution de 192 logements, dont la liste est jugée «satisfaisante à 98%» par le maire de la commune, incite ce dernier à réclamer d’autres quotas afin de pouvoir satisfaire ceux qui sont portés sur la liste d’attente. Lundi, le maire d’El-Esnam, Ahmed Hellal, confiera que «la distribution des logements sociaux à El-Esnam s’est effectuée dans de bonnes conditions». Un avis qu’il défend mordicus, puisqu’il affirme que «l’effort a été concentré sur des personnes nécessitant réellement et en urgence un logement». «Nous avons procédé à la distribution de 192 logements et je peux vous dire que la liste est bonne à 98%. La réaction de la population a été favorable dès l’affichage de la liste. Je ne vais pas vous dire que tout le monde est satisfait car ce n’est pas possible. Il y a encore 900 demandeurs qui n’ont pas bénéficié de logements. Même si on refait cette liste, il y aura toujours 900 personnes en attente. Cependant, comme ce sont les vrais bénéficiaires qui ont été affichés, nous avons pu installer un climat serein avec cette liste», s’est il enorgueilli. Selon l’édile d’El-Esnam, beaucoup de recours ayant trait à la distribution de ces logements ont été enregistrés : «il y a eu beaucoup de recours certes, mais ce sont plutôt des recours politiques que sociaux, ce ne sont pas des recours fondés. Il s’agit de personnes voulant faire de la politique qui sont derrière ces recours, et je peux vous dire que pour les requêtes reçues sont rédigées par une même personne, en changeant juste le nom de l’expéditeur. Sinon la population était très contente. Après examen des recours nous avons trouvés des anomalies, on peut avoir été berné avec des fiches de paies sous évaluées, des personnes qui disposent de terrains ou autres. Ce sont justement avec ces éléments recueillis dans ces recours que nous pourrons nous rattraper, corriger le tir et débusquer de faux bénéficiaires», a indiqué M. Hellal. Par ailleurs, notre interlocuteur explique que d’autres logements seront prochainement fin prêts, ce qui permettra d’atténuer la pression sur ce secteur : «nous avons encore 30 logements en construction dont le taux d’avancement atteint les 80%, 10 autres unités sont à 70%, et nous en avons encore 50 en projet et l’entreprise a été retenue, nous attendons que l’assiette soit dégagée pour entamer les travaux. D’ici 13 mois nous aurons 90 logements qui seront fin prêts à être distribués, ce qui contribuera à atténuer légèrement les quelques 1.100 demandes de logements formulées par nos concitoyens», souligne M. Hellal. Il faut dire que l’assiette retenue pour l’implantation des 50 logements n’est autre que le site de Beni Oussket, où se trouvait auparavant un bidonville qui a été éradiqué. «Nous avons fait un recensement en 2007 où nous avions dénombré alors 70 familles qui y vivaient. Depuis, les chiffres on évolué puisqu’en plus des 42 qui ont été entre temps recasées, 35 autres viennent de l’être lors de la dernière distribution. Il reste encore 10 autres familles sur ce site qui ont été inclues dans le programme de logements sociaux. Une fois que ce site sera dégagé, nous pourrons alors entamer les travaux des 50 logements», détaille le maire.
Le RHP et l’habitat rural pour en finir avec la crise !
Une fois le site de Beni Oussket entièrement vidé de ces habitants, l’autre point noir de la commune d’El-Esnam demeure la cité du 1er Novembre. À ce sujet M. Hellal se montre confiant, notamment après avoir réalisé un travail avec le chef de daïra de Bechloul, pour voir qui bénéficiera de logements et qui bénéficiera de lot de terrain. «Jusque là 35 logements ont été réservés pour un lotissement. Nous attendons la fin des examens des recours des logements sociaux pour passer à l’étape suivant en s’attelant à régler le problème de cette cité. Nous allons écouter les propositions des habitants de cette cité. Celle-ci est composée de 59 lots de 104 m² chacun. La superficie est amplement suffisante pour recevoir toutes les demandes des gens qui y vivent». Selon notre interlocuteur, «depuis la fin des années 1990, début 2000, il y a eu une mauvaise répartition lors des recasements. Des familles de 15 personnes à qui l’on a attribué des F2 ont refusé de rejoindre leur logement et c’est compréhensible. Ils ont préféré rester dans ce bidonville avec toute la misère qu’ils endurent plutôt que de s’entasser dans des logements exigus. Je leur ai proposé un plan avec un architecte où il est possible de réaliser ce qui est désigné comme «maçonnerie chainée», c’est à dire des habitations en R+1 sans introduire de barres de fer. Néanmoins, confie le maire, certains habitants du 1er Novembre se sont rendus au niveau de la justice pour que l’APC leur cède le terrain, et cela leur a été refusé. Nous leur avons proposé le RHP et j’espère que cette solution permettra de mettre un terme à leur calvaire», ambitionne M. Hellal. À propos de la formule de l’habitat rural, la situation est plus délicate et la forte pression en la matière ne fait que s’accentuer. «À fin 2012, il n’y avait plus aucune demande de logement rural. J’ai réussi à satisfaire toutes les demandes en matière d’habitat rural. Depuis, beaucoup de demandes ont été formulées mais sans que l’on puisse les satisfaire. Depuis 2013, nous avons pu bénéficier de 20 unités. J’ai refusé de les distribuer car la demande était trop importante. J’ai reçu un rappel du DLEP de Bouira et j’ai refusé, mais suite à mon accident de circulation et à la période de convalescence, le maire par intérim a du les distribuer. Je ne remets pas en cause la liste établie lors de cette distribution, mais plutôt le nombre insuffisant de logement rural attribué à notre commune. Nous avons plus de 175 demandes d’aides à l’habitat rural, si l’on nous avait accordé un quota de 50 unités, nous aurions pu calmer les esprits», estime le premier magistrat de la commune. Ce dernier affirme, par ailleurs, qu’une demande a été formulée pour l’attribution d’un quota de 100 logements LPA, mais qui reste sans réponse à ce jour. «De même pour le programme AADL où nous avons exprimé notre besoin, car nous avons beaucoup de demandes dans cette formule, mais jusqu’à aujourd’hui rien n’a encore été décidé. Cette année, si le wali nous octroie entre 150 à 200 logements sociaux, nous pourrons résorber la crise du logement à El Esnam. Il s’agit là d’un quota urgent pour les vrais nécessiteux qui n’ont pas encore eu accès à un toit», espère enfin M. Hellal. Hafidh Bessaoudi.

