Faible production de figues sèches

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Cette année encore, les agriculteurs de la région d’Aïn El Hammam se plaignent d’«une très faible récolte de figues». Les prix des figues sèches sur le marché sont un indice révélateur de ce que fut la récolte de ce fruit si prisé dans la région d’Ain El Hammam, à cinquante kilomètres au sud-est de Tizi-Ouzou. Peu de consommateurs peuvent s’en approcher à six cents, voire huit cents, dinars le kilogramme, selon la qualité. La chaleur de l’été qui continue d’ailleurs de se prolonger, n’a pas favorisé la formation des fruits, tombés avant leur maturation. Les marchands occasionnels qui fréquentent le marché de la ville en période estivale, n’y sont venus qu’à deux ou trois reprises pour proposer quelques kilos de figues ratatinées et sans attrait. Seuls les paysans possédant encore des figueraies dans des lieux humides ont en consommé à leur guise. «Si je n’avais pas arrosé mes arbres, ils seraient morts avec cette chaleur. Quant à espérer une bonne récolte, ce ne sera pas pour cette année», indique un paysan, connu pourtant pour avoir un verger florissant. Les figuiers ont perdu leurs feuilles bien avant l’automne, laissant à nu quelques figues que le soleil finissait de griller. Il faut également signaler que depuis quelques années, la région a perdu la plupart de ses figueraies. Certaines, abandonnées par leurs propriétaires, ont fini par disparaître pour laisser place au maquis. Aussi, les fréquents incendies de forêt ont achevé la plupart des arbres fruitiers dont les figuiers. «Pour réhabiliter tous ces champs, il va nous falloir au moins une dizaine d’années, si le feu ne vient pas saper notre travail», confie un autre agriculteur qui ajoute qu’il n’est pas «surpris» de voir les prix des figues sèches. En effet, dans une superette, une barquette d’une quinzaine de figues est affichée à 130 dinars alors qu’au kilo les rares commerçants qui présentent quelques sachets de fruits dans le rayon des fruits secs, dans des sachets d’un kilogramme, les cèdent à des prix exorbitants, plus hauts que ceux des fruits exotiques. «La haute Kabylie est en train de perdre ce qui a toujours fait sa fierté : l’olive, la cerise et la figue», se désole un vieillard de l’ex-Michelet.

A.O.T.

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