La pollution gagne du terrain

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La commune d’Ath Mansour serait l’une des municipalités les plus polluées de la daïra de M’Chedallah. En effet, les retombées néfastes d’une dizaine de carrières d’agrégats installées le long de la chaîne du mont Chréa entre Azrou Ouqelal et Adhrar Seggane. Des unités de production de gravier toutes dimensions et du sable de carrière dont la majorité tiennent peu compte de la réglementation qui régit ce secteur. Ainsi, l’utilisation de filtre pour réduire le volume de la poussière produite par les broyeurs, l’arrosage des pistes d’accès, et enfin le dosage de la dynamite utilisée pour l’extraction de la matière première sont superbement ignorés. À cela s’ajoute, des dizaines d’artisans qui exploitent le phénoménal gisement de la pierre bleue, un matériau de construction de luxe très prisé par les constructeurs et les décorateurs, lequel est extrait de manière archaïque. L’autre facteur, et non pas des moindres, de pollution mais aussi d’un dérèglement climatique fort apparent, est les défrichements sauvages perpétrés sur le luxuriant tissu forestier de cette commune. Le tissu en question relève du secteur domanial surexploité par certains énergumènes qui ont recours aux gros engins de travaux publics pour dénuder de vastes surfaces, malgré quelques opérations « coup de poing » menées par la direction des forêts en collaboration avec les services de sécurité. Durant ces opérations, on apprend que des centaines de procès verbaux (PV) avec assignation en justice ont été dressés, mais ils seraient loin d’être dissuasifs. Les défrichements ont atteint, à l’heure actuelle, le territoire de la commune d’Ahnif, avoisinant celle d’Ath Mansour. Le facteur polluant suivant, quoique de moindre importance par rapport à ceux précités, sont les plates formes de fabrication d’agglomérés qui poussent depuis ces deux dernières années comme des champignons pour former un alignement discontinu le long du tronçon de la RN5, entre le carrefour de la gare d’Ahnif et la sortie est du chef-lieu de commune d’Ath Mansour. Notons pour conclure que la commune d’Ath Mansour est traversée de part en part par la rivière Assif N’Hahel qui est transformée par la force des choses et la bêtise humaine en un réceptacle géant des eaux usées des deux daïras M’Chedallah et celle de Bechloul. Non seulement ce principal cours d’eau de la région reçoit les rejets d’assainissement de la totalité des communes de ces deux daïras, mais aussi, les deux berges sont parsemées de dépotoirs sauvages où sont déversés par chargements entiers les déchets ménagers des villes et villages limitrophes, et ce malgré la mise en service du CET d’Ahnif, en 2015. Il s’agit d’un incroyable incivisme de la part de citoyens qui détruisent leur propre environnement, aggravé par l’absence des autorités compétentes sur le terrain.

Oulaid Soualah

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