La tension persiste sur le lait

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Dans certaines régions comme c’est le cas de Maâtkas, Souk El-Ténine et Tizi N’Tléta, le lait ordinaire se fait toujours rare.

Le distributeur ne passe qu’une à deux fois par semaine. Les consommateurs sont sommés de guetter le passage du camion livreur pour s’en approvisionner. À travers les contrées de la périphérie du chef lieu de Tizi-Ouzou, c’est le même constat. Les épiceries, ou carrément les villages ne sont desservis que deux fois par semaine alors que pour les plus isolés, c’est quasiment une fois par semaine. C’est dire que la tension reste permanente sur le lait en sachet à travers l’ensemble de la wilaya. Et souvent quand le livreur ne passe pas, donc c’est à l’épicier de faire le déplacement pour s’approvisionner, le prix affiché est majoré, donc affiché à plus de 25 DA, ou encore on vous propose alors une vente concomitante, comme pour chaque deux sachets de lait cédés on vous colle un litre de lait de vache… À Aït Abdelmoumène, un grand douar de plus de 12 000 habitants, le livreur ne passe que deux fois par semaine et ne distribue que des quotas réduits. Du coup, la pénurie se vit à longueur de l’année. Il faut préciser que dans d’autres régions avoisinantes, il y a des bourgades qui vivent une situation pire. Pour connaître les causes de ce dysfonctionnement, M. Ahcène Belhadji, chef de service de l’organisation du marché et de l’information économique à la direction du commerce de Tizi-Ouzou, dira : «À l’origine de ces perturbations, il y a la réduction du quota de poudre de lait accordé à notre wilaya par l’office national interprofessionnel du lait». Une étude réalisée par l’ONIL a montré que les quotas de poudre importés par le passé suffisaient à assurer l’approvisionnement d’une population de 70 millions. Du coup, une décision a été prise pour réduire les quotas, afin d’éviter son acheminement vers d’autres réseaux. La même étude a également montré qu’il y a des dysfonctionnements dans les circuits de distribution, à savoir les laiteries, les distributeurs et les détaillants. «Notre direction a pris des mesures efficaces pour assurer un approvisionnement efficace et régulier du marché local. Des rencontres et des réunions périodiques avec les laiteries se tiennent pour mettre les mécanismes efficients. Les besoins de chaque localité et de toute la wilaya sont déterminés et on procède à l’approvisionnement en tenant compte de tous les facteurs. La rareté est aussi provoquée par les cafés maures qui consomment une bonne partie du lait destiné aux ménages. Dans ce sens, un arrêté est en voie d’élaboration pour l’interdiction de l’utilisation du lait ordinaire par les cafetiers. Certains consommateurs sont également à l’origine de la rareté car ils s’approvisionnent par grandes quantités alors qu’ils n’ont besoin que de deux sachets par jour», indiquera M. Belhadji. En ce qui concerne le nombre de laiteries, du quota de poudre de lait et de la production de lait au niveau de la wilaya, notre interlocuteur soulignera : «Nous comptons quatre laiteries, Draâ Ben Khedda, Pâturage, Tifra lait et Matinal. Nous recevons au total 1 213 tonnes de poudre de lait par mois. Les quatre laiteries produisent au total 498 500 sachets de lait/ jour. La laiterie de Draâ Ben Khedda, la plus importante, produit 360 000 sachets/jour. Pour assurer la distribution, nous avons une équipe de 135 distributeurs.» Si la quantité produite reste vérifiable, et elle est bien respectée et devant théoriquement répondre normalement à la demande, le mal serait-il alors à chercher dans ces réseau de distribution aléatoire ?

Hocine T.

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