Les pins d’Alep verdoyants entre le village de Tala El Vir et Ath Ouihdane, respectivement au sud et à l’est de la commune de Boudjellil, ne sont plus que des restes inertes et calcinés. La forêt, qui était un éden de verdure et de bien-être, offre, désormais, un visage sinistre et repoussant. Certains arbres sont debout et d’autres gisent sur le sol. Il n’est pas difficile d’imaginer les dégâts subis par la forêt qui a survécu même à la guerre d’Algérie. D’après les écologistes, il est impératif de songer aux nombreux animaux qui se trouvent dénudés de leur habitat naturel et complètement exposés aux chasseurs et autres braconniers. En effet, les cachettes de ces animaux y ont été touchées par le feu qui s’est déclaré l’été dernier et qui a presque tout ravagé. La situation a pris les airs d’une catastrophe écologique, tant ces animaux ont perdu leur milieu naturel, où ils avaient l’habitude d’évoluer et de se protéger des dangers. Après les effets dévastateurs du feu, les cachettes du monde animalier ont été entièrement ou partiellement détruites. De même, la végétation avec laquelle se nourrissaient nombre d’animaux a disparu, mettant davantage à mal de nombreuses espèces animales, dont, notamment, les sangliers, les lièvres, les hérissons et les chacals. Que reste-t-il de ces forêts centenaires, sinon des cadavres d’arbres qui constituaient, il y a quelques années, le joyau de la région ? Une partie de ces arbres brûlés par le feu va finir dans les âtres de certains foyers. A quelque chose malheur est bon, dit-on, car certains vont saisir l’occasion de récupérer du bois, soit pour le revendre soit pour leur propre chauffage. Démunis de leur milieu naturel, les animaux auront beaucoup de mal à s’adapter au milieu dévasté. Sans le couvert végétal qui les protège, difficile de voir ces bêtes prospérer. Il convient de signaler que dans cette région et ses environs, on chasse, souvent, le sanglier pour protéger les récoltes. Enfin, et à cause du déséquilibre écologique survenu, il est fort possible que ces animaux migrent. «Quelle perte !», se plaint un automobiliste de passage, rencontré à côté de la forêt qui a été la proie aux flammes. Pour un autre, cette catastrophe «est une aubaine pour récupérer des « pied-droits » pour les dalles». Bref, avec la disparition des habitats de ces rares animaux qui évoluent en ce lieu, la situation n’augure rien de bon. Ces animaux vont-ils pouvoir s’accrocher à la vie, en allant, ailleurs, en quête d’un endroit plus clément ou vont-ils disparaître petit à petit, faute de conditions de vie favorables ?
Nassim Fawzi
