Ce qu’en pense la rue

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Trois jours seulement après l’annonce d’un mouvement partiel dans le corps des Walis, Tizi ouzou concernée par ce remaniement, espère que ce changement sera le déclic pour relancer le développement et faire sortir la région du « ghetto ». Les avis des citoyens interrogés convergent vers la nécessité d’en finir avec la sur-politisation de la région, en se penchant sérieusement sur les véritables préoccupations et aléas des populations, à l’image de la crise du logement, du chômage, de l’eau du réseau routier et tant d’autres priorités de l’heure. Notre petite virée dans la ville nous a permis de recueillir les avis des différentes franges de la société, acteurs politiques, investisseurs, étudiants et chômeurs se sont tous prononcés pour un meilleur cadre de vie. Par la voix de son délégué Yazid Kaci, le mouvement citoyen, espère que le nouveau wali viendra avec de très bonnes intentions pour s’atteler au développement de la région, «nous espérons que le nouveau Wali fera tout pour instaurer la sécurité, l’investissement et pour relancer le plan socio-économique»,dira t-il. Et d’ajouter, «nous souhaitons travailler main dans la main pour redresser la situation chaotique qu’a laissé son prédécesseur»,souligne t-il. Contacté, Meziane Medjkouh, Président de la chambre de commerce «Djurdjura»,nous a donnés son point de vu, en tant qu’investisseur, en déclarant : «nous souhaitons que le nouveau Wali sera d’un apport considérable pour la relance économique, qui est la phase la plus délicate aussi bien à Tizi ouzou qu’à Bouira, de façon à utiliser judicieusement les enveloppes budgétaires». «Nous attendons effectivement qu’il puisse fouetter la relance économique», souligne t-il. Pour Karim, âgé de 25 ans,étudiant à la faculté de droit «la première mission du représentant de l’Etat est de veiller à la quiétude des personnes et des biens,et ce en luttant contre le crime organisé, qui prend actuellement des proportions alarmantes en Kabylie». Il faut également, pense-t-il maintenir la dynamique qu’a connu le secteur de la culture. Un avis partagé par Abdelkader chômeur de son état, mais qui croit que la priorité est de se rapprocher de plus en plus de la jeunesse qui souffre énormément des aléas de la vie, «en tant que chômeur je souhaite vivement que des postes d’emplois soient crées, un peu partout dans la région pour atténuer la crise du chômage qui lamine une frange importante de la société». Ayant plus de vingt ans de service dans la fonction public, Madjid, père de famille, âgé de 47 ans dira, sans ambages que «le nouveau commis de l’Etat doit débloquer la situation, et ne pas faire comme son prédécesseur qui dans ses différentes sorties dans les communes ne fait que des promesses». Pour étayer ses propos, notre orateur souligne que « lors de sa dernière visite à Tadmait, le wali nous a promis de régler le problème du dispensaire, de la gare routière et de la maison de jeune, mais rien n’a été fait depuis».Les propos de l’universitaire Lhafid, résume la situation délicate que vit la classe intellectuelle, «Le représentant de l’Etat doit travailler pour l’intérêt de la région, qui se morfond dans plusieurs problèmes, inhérent particulièrement au volet socio-économique. Cela dit, la wilaya attend avec beaucoup d’impatience un geste salutaire qui pourrait la faire sortir du ghetto». En somme, beaucoup de chantiers attendent le démarrage, après une léthargie de plus de quatre ans. La mission est très délicate mais pas impossible. Las d’attendre un à un meilleur cadre de vie, certaines familles quittent tout bonnement la région, pour se trouver sous des cieux plus cléments. Restituer la confiance entre gouverneur et gouvernés, par un dialogue franc n’est t-elle pas aussi la priorité des priorités, notamment pour une Kabylie, qui n’a que trop souffert.

M.Ait Frawsen

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