Le livre n’est pas sujet à controverse

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S. Ait Hamouda

Le Sila, dont on se plaint pour diverses raisons, on lui reproche des productions livresques intégristes, extrémistes et tutti quanti. Mais, au demeurant, le livre n’est-il pas à l’image de la société qui peut lire ce qui lui plait ? Qu’importe le sujet, pourvu qu’il y ait du style, du sens, du neuf, de la nouveauté et, surtout, du talent. Les autres, ceux qui veulent nous mener à l’abattoir, nous sommes assez vigilants, mais avec l’attention due au lait sur le feu. Que nous fassions grève, ou que nous boycottions, l’essentiel est ailleurs, parce que le Sila aura lieu du 26 octobre au 6 novembre quoi qu’il advienne. Donc, qu’on s’arme de patience et de pondération, en participant à cette manifestation ! Cela dit, l’acte démocratique n’est pas seulement dans la liberté de conférer, de s’exprimer, de manifester sa solidarité avec x ou y, mais de voir là où la citoyenneté rime avec démocratie et là ou l’on sert le mieux nos concitoyens. Les différentes réactions peuvent être comprises à l’aune de la tempérance et de la pluralité. Que certains aient vu une censure ourdie par le pouvoir, libre à eux de le penser, c’est leur droit. Mais prendre en otage les éditeurs, les auteurs et leurs lecteurs, c’est aller trop vite en besogne. Le métier de l’écrivain, de l’essayiste ou du poète exige la présentation de son livre à ceux qui lisent. Force est de constater qu’il y en a de moins en moins. Sortons des sentiers battus et occupons-nous du fondamental et non de l’accessoire ! A cet égard, nous aurons un vrai salon du livre, et pas un lieu de palabres byzantines, alors que le lecteur dans notre pays est en voie de disparition. Ne partageons pas, outre mesure, nos idées sur le sexe des anges, mais sachons partager le plus petit dénominateur commun. Et c’est déjà un grand pas dans l’intercompréhension sociale et au-delà du peu de démocratie qui nous anime tous.

S. A. H.

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