Les enseignants débrayent

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Suite à l’appel de la section syndicale du Cnapeste, les enseignants du lycée Houari Boumediene de la ville de Bouira sont entrés, hier, en grève pour protester contre la gestion de l’établissement qu’ils qualifient d’approximative. Selon les enseignants grévistes, cet établissement qui a été par le passé confronté à des problèmes d’instabilité du staff administratif, se retrouve encore cette année empêtré dans des problèmes liés à la gestion. Les représentants syndicaux soulignent que «la directrice affectée dans le lycée et qui vient à peine d’être promu dans ce poste ne maîtrise pas les éléments de gestion et manque d’expérience.» Pire encore, nos interlocuteurs expliquent que cette directrice s’est illustrée depuis le début de l’année par la prise de décisions controversées et mettant à mal le bon fonctionnement du lycée. Parmi ces décisions contestées par aussi bien les enseignants que les parents d’élèves, il y a celle relative à l’inscription de dizaines de lycéens au profil discutable parmi lesquels figurent des exclus. «De nombreux redoublants et même des exclus ont été inscrits dans le lycée par la directrice. Ce qui risque de mettre à mal et le fonctionnement et les résultats scolaires du lycée. Nous avons beau essayé d’expliquer l’impertinence de la démarche et surtout de ses conséquences, mais en vain», confie un syndicaliste du Cnapeste. Ce dernier ajoute que le profil de certains élèves inscrits pose problème et risque d’enfoncer davantage le lycée dont les résultats scolaires ne cessent de reculer. Pour étayer ces propos, notre interlocuteur évoque des incidents enregistrés dans le lycée et dont les responsables ne sont autres que les nouveaux inscrits : «Un nouveau inscrit dont le parcours scolaire et la conduite sont chaotiques a été à l’origine de problèmes au lycée. L’on attend toujours son introduction devant le conseil de discipline», note le même syndicaliste. Toujours sur le même problème, un membre de l’association des parents d’élèves ajoutera que le lycéen en question est un exclu qui a été inscrit sur la base d’une décision émanant de la direction de l’éducation. Pour lui, cela est inacceptable d’autant plus que des élèves exclus du lycée Houari Boumediene n’ont pas eu droit à cette chance. «Des élèves au profil irréprochable ont été exclus du lycée et n’ont pas été repêchés, alors que l’administration a inscrit des élèves indisciplinés avec des moyennes médiocres», confie Abdelkrim Bouchene, un membre de l’association des parents d’élèves du lycée. Nos interlocuteurs affirment que des élèves à problèmes ont été transférés dans le lycée dans des conditions pour le moins douteuses. Revenant sur le conseil de discipline, le syndicaliste du Cnapeste fait savoir que celui-ci n’est pas activé. «Nous avons demandé à ce que les conseils de discipline soient activés, car il y a des situations qui demandent la convocation de ces conseils, mais nous avons remarqué que la directrice est trop souple et nous, nous demandons l’application de la loi et l’instauration de la discipline», soutient le syndicaliste. Ce dernier a également relevé certaines insuffisances au niveau de l’établissement. Il a, entre autres, évoqué l’état dégradé de certaines salles, des problèmes d’hygiène ainsi que le manque du matériel pédagogique. «Il y a des insuffisances qui sont en train d’être prises en charge graduellement», reconnait toutefois le même syndicaliste. De leur côté, les parents d’élèves ont appelé à la prise de mesures urgentes afin de sortir le lycée de cette situation qui a, selon eux, tendance à se reproduire chaque année. Les mêmes parents avouent avoir alerté la direction de l’éducation sur la situation, mais en vain. Selon eux, toutes les tentatives de rencontrer le premier responsable du secteur depuis la rentrée scolaire sont restées vaines. Au moment où nous écrivions ce papier (hier dans la mi-journée), les enseignants étaient en pleine assemblée générale (AG), pour décider de la reconduction ou non de la grève.

D. M.

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