«Il ne suffit plus de dénoncer le laxisme ou le manque de civisme des uns et des autres. Nous devons passer aux actes et à la sensibilisation de la population», clame un jeune qui a participé, récemment, au nettoyage de son village. La situation de l’environnement, devenue intenable, révolte plus d’un, grands et petits. Les habitants d’Aourir et de Tillilit, deux villages mitoyens situés à quelques kilomètres du chef-lieu d’Aïn El Hammam, ont décidé de crier leur ras-le-bol et se mettre à l’œuvre. Au premier hameau cité cité, l’association «éco Aourir», nouvellement créée, a célébré sa création par une action d’envergure. Hommes, femmes, jeunes et personnes âgés, tout le monde a retroussé les manches pour offrir à leur patelin un grand lifting. Après le nettoyage des rues à grande eau, ils ont procédé au ratissage de tous les déchets qui jonchent les abords de leur agglomération, sur plus d’un kilomètre. Parallèlement, les femmes, qui avaient à cœur de remettre au goût du jour une vieille tradition, s’étaient concertées quelques jours auparavant pour faire la fête, à leur manière. Elles se sont, en effet, mises aux fourneaux pour préparer une «waâda», dont bénéficieront les volontaires et tous les villageois. Elles se sont donné rendez-vous dans les locaux du village, où chacune est arrivée avec un lot de denrées alimentaires nécessaires à la confection du repas. «De la semoule, du couscous, de l’huile, des légumes, des poulets&hellip,; ont été réunis de bonne heure pour que les beignets et le couscous soient prêts à midi», rapporte, fièrement, un villageois. Pendant ce temps, le volontariat battait son plein. Des sacs se remplissaient de bouteilles et autres déchets à chaque virage. Ils devaient être acheminés, plus tard, vers le dépotoir. Avec leurs cris et leurs plaisanteries à n’en plus finir, les jeunes volontaires donnaient un caractère de fête à cette tâche, qui allait se terminer dans la bonne humeur autour d’un délicieux couscous. Il faut souligner que, sans participer à un quelconque concours, les villageois prennent en charge, bien que sporadiquement, le nettoyage de leur environnement. Tous semblent révoltés par la saleté qui prévaut un peu partout à travers la région. Même les champs verdoyants, pourtant éloignés de «la civilisation», sont touchés par ce phénomène qui a tendance à faire partie du quotidien sans qu’on n’y prenne garde. Scandalises par ce qu’il est «advenu de nos régions, jadis des exemples de propreté», les volontaires étaient unanimes à dénoncer ceux qui contribuent «de par leur incivisme, à créer dépotoirs à ciel ouvert».
A. O. T.
