Ils étaient plusieurs à avoir participé, tôt le matin de vendredi dernier, à l’opération de réhabilitation d’une fontaine publique au sommet du mont Tamgout, qui surplombe la région d’Aghribs et les communes limitrophes.
à vrai dire, les bénévoles étaient sur les lieux aux aurores. Ils étaient tous armés d’une volonté à redonner vie à cette source, plusieurs fois centenaire. Ils étaient là munis du matériel nécessaire pour la réussite de cette louable initiative. Ils ont même sollicité un engin des travaux publics, une case en l’occurrence, pour les besoins des premiers coups de «pioche». Des tracteurs agricoles étaient également de la partie pour pouvoir acheminer, sur les pistes abruptes, les matériaux nécessaires pour la maçonnerie. Initialement, un terrain fut choisi par les bénévoles en vue d’installer le point d’arrivée des eaux, une manière de rendre cette source facilement accessible. En fin de compte, la décision fut prise pour que le travail soit mené au-dessous de l’ancienne fontaine appelée «Tala N’Tamgout». C’est ici même que les jeunes du village de Tamassit ont entamé les travaux aux premières heures de la matinée de ce vendredi. Il aura fallu une journée entière pour que les travaux soient achevés. Il y a lieu de relever que Tala N’Tamgout est un patrimoine typique de la région que les citoyens des villages limitrophes entretenaient. Elle constitue l’une des sources les plus sollicitées par les villageois, notamment durant la saison estivale. Le restant de l’année elle «offre» son eau aux centaines, voire aux milliers, des visiteurs qui viennent de partout, à longueur d’année, pour se servir de son eau dont la bonne réputation a traversé la bourgade. Mais pas que ça, car cette fontaine est aussi une source qui étanche la soif des randonneurs amoureux des cimes de cette majestueuse montagne. Ce qui lui confère, ces dernières années, le qualificatif de lieu de pèlerinage pour de nombreuses familles, notamment en cette période d’automne, où le climat est favorable pour les randonnées pédestres et autres pique-niques. Le mont Tamgout, perché à plus de 850m d’altitude, regorge de fontaines à travers ces différentes falaises. Du temps de la présence romaine, des ingénieurs de l’empire ont pu acheminer de l’eau à partir du mont en question jusqu’à Azeffoun, dans une conduite en tuile et de la pierre taillée. D’ailleurs, des échantillons de ces conduites sont exposés, à l’heure actuelle, dans la cour de la mairie d’Azeffoun. Cette montagne a, donc, connu le passage des Romains, et probablement de rois berbères. Du temps de la Révolution, elle était un haut lieu de refuge et un bastion pour les moudjahidine. Bien qu’elle ait été désertée durant la décennie noire, le recouvrement de la sécurité et de la sérénité dans cette zone montagneuse a permis à la vie de reprendre son cours. Des contingents de jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, effectuent un véritable pèlerinage vers ce sommet histoire. Un endroit majestueux qui leur procure, assurément, des moments de décompression mentale. Il offre, pour ainsi dire, des instants d’évasion, où l’on oublie le stress quotidien causé par les nuisances sonores et les pressions exogènes de la vie urbaine. Pour y accéder, les randonneurs qui empruntent le chemin via le village d’Aït Ouchen, dans la commune d’Aghribs, auront plusieurs kilomètres à parcourir à pied pour atteindre le sommet. Une autre voie d’accès, mais qui parait un peu sinueuse, est celle qui traverse la commune d’Akerrou, avant d’atteindre Alma Guechtoum, au-dessus duquel l’imposante cime Tamgout se dresse tel un colosse protecteur.
Ali Iber

