Traversant la localité de Selloum, un tronçon de 2,5 km reliant Bouira à Tizi-Ouzou, sur la RN15, est complètement délabré. Dans l’optique de remédier à cet état de fait, les autorités communales avaient retenu un projet de réfection, qui a été confié à une entreprise il y a deux ans, soit en 2015.
Cependant, les travaux ne sont toujours pas réalisés. Pourtant, c’est une enveloppe de pas moins de sept milliards de centimes, dont est incluse la prise en charge de quelques glissements de terrain sur le côté inférieur de la route, qui a été retenue pour la concrétisation du projet. Un projet qui n’a jamais démarré, car, invoque-t-on, l’entreprise désignée à cet effet n’as pas été payée par le maître de l’ouvrage, à savoir le secteur des travaux publics (DTP), pour d’autres projets qu’elle a réalisés précédemment sur d’autres sites. Une dette qui s’élève, selon la maire d’Aghbalou, à 20 milliards de centimes. Pourquoi, dans pareilles conditions, cette entreprise a été désignée pour la concrétisation de ce projet des plus urgents ? Telle est la première question qui vient à l’esprit. Un projet qui devrait, en principe, bénéficier d’une priorité absolue. Il se retrouve, ainsi, pris en otage depuis deux ans déjà pour une histoire de créances impayées, compromettant son lancement, surtout par ces temps de restrictions budgétaires. Las d’attendre, le comité des sages du village Selloum vient de lancer une pétition qui a déjà récolté plusieurs dizaines de signatures, aux fins d’interpeller les autorités de wilaya et exiger que ce tronçon de la RN15, qui relie la wilaya de Bouira a celle de Tizi-Ouzou via le col de Tirourda, soit pris en charge dans les meilleurs délais, soit avant l’arrivée des perturbations climatiques de l’hiver. C’est une contrainte majeure et pénalisante pour ce village qu’il traverse en plein milieu. Pour les centaines d’usagers quotidiens, cet état de délabrement n’aurait pas eu lieu si la clause de tout cahier des charges et marchés, à savoir «la remise en état des lieux», a été appliquée. Or, aucune des nombreuses entreprises qui ont réalisé sur ce tronçon plusieurs ouvrages d’utilité publique ne l’a appliquée, telle que celles chargées des projets de raccordement aux réseaux AEP, gaz et fibre optique. Trois projets souterrains, réalisés le long de ce tronçon, qui n’ont pas été suivis des travaux, pourtant obligatoires, de remise en état des lieux. Il y a lieu de noter que le tronçon en question, victime d’un mauvais suivi technique et la bêtise humaine, se transforme en véritable bourbier à la moindre averse. Il est abordé, des deux côtés, par la plupart des commerces, la place publique et même des établissements scolaires. En outre, il est fréquenté, au quotidien, par des centaines d’automobilistes, dont des chauffeurs de bus et fourgons et autres transporteurs de matériaux de construction en provenance de la wilaya voisine de Tizi-Ouzou. Actuellement, il ressemble plus à une piste qu’à un axe routier, tant il ne reste de son bitume qu’une mince et insignifiante couche.
Oulaid Soualah