«70% des candidats n’ont pas de niveau»

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Le vice-président de la haute instance indépendante de la surveillance des élections était hier à Tizi-Ouzou.

Une visite qu’il a consacrée à la rencontre des partis politiques en lice pour l’échéance du 23 novembre prochain. Cette rencontre, boudée par le FFS et le RCD, s’est tenue au siège local de l’instance et a été mise à profit par le vice-président pour répondre aux questionnements des partis présents. D’emblée, Boudoukha déclarera : «La HIISE est la garante de l’application de la réglementation. Elle a été mise en place pour garantir les droits des partis politiques et veiller au respect de la loi électorale. Nous sommes donc venus vous écouter et aider à la réussite des élections que nous espérons comme une fête nationale et un acquis pour tout le peuple algérien». Le représentant du parti d’Ahmed Ouyahia (RND), Azouaou Belgacem, interpellera le vice-président sur le droit d’avoir une copie du fichier électoral, les dépassements lors de la campagne électorale, l’affichage et le droit de désigner des observateurs dans les bureaux de vote. Le vice-président répondra : «Chaque parti a le droit de désigner ses observateurs conformément à la réglementation, à condition que leur nombre ne dépasse par cinq. Mais s’ils sont plus de cinq, il y aura un tirage au sort. Ceci pour éviter la surcharge, c’est une question d’organisation». Pour ce qui est des dépassements lors de la campagne, Boudoukha dira : «Parfois il y a de petits dépassements que l’on tolère car on ne peut pas être présents partout sur le territoire national. Mais s’il s’agit de dépassements graves, nous interviendrons avec la force de la loi. Toutefois, nous appelons a faire de cette campagne une période de fête et que la compétition soit loyale». Concernant l’affichage, l’hôte de Tizi-Ouzou fera savoir : «Les partis peuvent afficher des noms et des prénoms sans photo, ils peuvent aussi afficher les photos des candidats, mais il n’est pas question d’afficher un nom avec une photo blanche sans visage. Nous demandons aussi aux partis de préserver l’environnement et d’éviter les affichages anarchiques». Le représentant des listes alternatives citoyennes évoquera lui la remise des PV de dépouillement et l’accès au bureau lors du dépouillement. Sur ce sujet, le vice-président de la HIISE a été très clair : «Pour recevoir le PV de dépouillement, il faut désigner des personnes habilitées, conformément à la législation. C’est le même cas pour l’accès aux bureaux de vote : n’ont le droit d’y accéder que les personnes inscrites sur le fichier d chaque bureau et ceux ayant des accréditations. La loi est claire, il faut la connaître. La loi électorale est une force entre les mains des partis politiques, mais beaucoup de grands partis l’ignorent». Le représentant du Front de libération nationale, Saïd Lakhdari, dira lui que «tout se passe pour le mieux» et appellera «à la fraternité et à travailler main dans la main». Il notera néanmoins que «la loi électorale n’est pas le Coran». L’invité de Tizi-Ouzou s’est ensuite rendu à l’APC de Fréha relevant de la daïra d’Azazga, où il s’est enquis des conditions de déroulement de la préparation locale des élections du 23 novembre prochain. Sur place, il a animé une conférence de presse.

Rencontre en l’absence du FFS et du RCD

A la première question concernant le niveau scolaire des candidats à l’échelle nationale, Boudoukha dira : «7% des candidats ont le niveau universitaire, 30% celui du secondaire et près de 70% n’ont pas de niveau. Mais cela n’est tout de même pas un handicap, car beaucoup ont de l’expérience au sein de leurs partis respectifs et un parcours politique. Il nous faut une étude sérieuse pour connaître les causes qui font que les diplômés fuient l’exercice politique et rechignent à se porter candidats aux élections. Par ailleurs, dès 2018, nous envisageons des formations pour les élus, en vue d’élever leur niveau en matière de maîtrise des lois et du code électoral». Au sujet des dossiers rejetés par la DRAG et le tribunal administratif, Boudoukha Brahim précisera : «En tout, 406 dossiers ont été rejetés, la plupart pour manque de pièces administratives au dossier. 14 dossiers ont été portés devant le tribunal qui a confirmé le rejet pour atteinte à l’ordre public. Ces chiffres concernent la wilaya de Tizi-Ouzou. Au niveau national, nous n’avons pas encore les statistiques finales». Concernant l’évolution de l’assainissement du fichier électoral, le conférencier dira : «Nous sommes rassurés de ce côté-là. Le fichier de 2017 est bien meilleur que celui de 2012. Néanmoins, il y a encore des lacunes qu’il faut corriger». Au sujet de l’inscription, la radiation et le vote des corps constitués, le vice-président de la HIISE dira : «Dans le cas des corps constitués, de par leur noble mission qui parfois les empêchent de se déplacer aux APC, le chef de la caserne fait le nécessaire. Et dans tous les cas de figures, à Tizi-Ouzou, on ne rencontre pas ce genre de chose, ça arrive surtout au Sud à cause de l’éloignement».

Hocine T.

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