La stèle Lounès Matoub réinstallée

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La stèle réalisée à l’effigie du chanteur et poète Lounès Matoub, qui avait été, rappelons-le, retirée le mois d’avril dernier, faute de ressemblance avec le poète rebelle, a été réinstallée et vient d’être refaite par l’APC de Souk El Tenine, dans la wilaya de Béjaïa.

Ce qui est nouveau par rapport au travail précédent, c’est que l’actuelle stèle est érigée avec un tableau à la main droite de la statue, sur lequel le titre d’une des célèbres chansons du rebelle, à savoir «Assagi lliɣ azekka wissen» (aujourd’hui vivant, demain qui sait), est gravé. Contacté par nos soins, le P/APC de Souk El Tenine, Rezkini Youcef, a fait savoir que «cette stèle a été érigée à l’occasion du 37e anniversaire du Printemps berbère et suite à un problème de ressemblance, elle a été retirée pour qu’elle soit modifiée par le maître d’ouvrage et le concepteur». Concernant le budget consacré à cette œuvre, l’édile communal nous a indiqué que celle-ci a coûté à la municipalité 200 millions de centimes. Au lendemain de sa (ré) inauguration, des commentaires, parfois acerbes, commençaient à fuser sur les réseaux sociaux. «Il ressemble à tout sauf à Matoub», commente un internaute. «C’est une insulte et un manque de respect pour notre célèbre chanteur», fulmine un autre. «Je pense que cette fois-ci, ils ont fait un bon travail. Je le trouve bien, je ne comprends pas à quoi vous vous attendiez ! À une création aussi parfaite que celle de Dieu ?», lui répond une jeune fille. «Bonne et louable initiative. C’est une stèle en reconnaissance au combat du rebelle. Bravo aux initiateurs et à l’artiste qui l’a réalisée», commente un citoyen de Souk el Tenine. Ainsi donc, la stèle du rebelle trônera désormais au carrefour du centre-ville de Souk El Tenine, à la grande satisfaction de tous les fans de l’enfant prodige de Taourirt-Moussa, né le 24 janvier 1956 et lâchement assassiné un certain 25 juin 1998 par les hordes islamistes, à Tala Bounane, près de Béni Douala (Tizi Ouzou). Ses chansons engagées resteront certainement gravées dans les mémoires des Kabyles et sont toujours d’actualité.

Aziz Khentous

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