Couverture sanitaire insuffisante !

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Le centre de santé de la localité de Béni Mansour, ouvert depuis une trentaine d’années, peine à offrir des prestations médicales dignes de ce nom. Et pour cause, le médecin qui devait y officier «n’est pas exclusivement affecté pour soigner les habitants de la région», explique-t-on. «On l’appelle et on le charge de faire des gardes à Boudjellil et à Ighil Ali. Il faut vraiment prendre son mal en patience pour trouver un jour le médecin à son cabinet. Pendant ce temps-là les patients n’ont de choix que de se rabattre sur le privé.», s’indigne un habitant du bourg. Un autre lui emboîte le pas : «En sus des tarifs élevés qu’appliquent les médecins, il faut payer la course du clandestin jusqu’à Tazmalt ou Akbou. 1 500 DA pour la visite et 1 000 DA pour l’échographie. Au retour, il faut acheter les médicaments et on sait qu’il y a beaucoup de médicaments non remboursables». «Pourquoi nous laisse-t-on sans médecin». «Pourquoi à Boudjellil il y a deux médecins permanents ?», s’interrogent les citoyens. Enfin, à part les soins de base et les vaccins périodiques, il n’y a rien à voir dans cette structure sanitaire. La dentiste vaque à ses occupations privées, faute de produits nécessaires pour soigner des caries et autres infections dentaires. «En général, le malade opte pour l’extraction de la dent infectée, au lieu d’essayer de la soigner», se désole un dame rencontrée au dit centre. Pas de permanence, ni d’urgence. Des gens tombent parfois malades la nuit et il faut aller se faire soigner dans une structure mieux équipée. Parfois, on s’adresse à une polyclinique de proximité, comme celle de Taourirt (Ath Mansour), dans la wilaya de Bouira. «Sombre tableau également du côté de la CNAS, qui rembourse la consultation de 1 500 DA à seulement 100 DA. Aujourd’hui, on ne peut pas affirmer que tout le monde a accès aux soins, même si on parle, plus aisément, de la gratuité des soins», se plaint un sexagénaire de la région. Et un autre de renchérir : «Pour subir une radio, telle que l’IRM, on doit débourser un total de 17 000, sachant qu’il y beaucoup de salariés qui ne touchent que 18 000, sans parler des chômeurs et autres cas sociaux. Le choix est difficile : survivre avec le salaire de misère ou se faire soigner en cas de nécessité».

Nassim Fawzi

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