La ville d’Akbou, située à 60 km au sud-ouest de Béjaïa, est considérée comme la deuxième plus grande agglomération après le chef-lieu de wilaya. Ce qui fait d’elle un centre urbain important de part son tissu urbain qui s’étire sans cesse, sa zone d’activité et le nombre de sa population qui dépasse les 70 000 âmes. Cette grande cité connaît, tout au long de la journée, un fourmillement incessant jusqu’à la nuit. Ses artères sont bondées de monde, surtout les lundis, jour du marché hebdomadaire. C’est le cas d’ailleurs de l’ancienne ville, qui grouille chaque jour de monde, entre visiteurs et habitants. Cependant, il y a un fléau social qui a connu une remontée fulgurante, ces dernières années, et qui a trait au commerce informel. En effet, cela est constaté à proximité de la station de fourgons, à la place des martyres, laquelle jouxte le service de l’état civil, et à l’avenue principale « Si EL Haouès ». Ces lieux sont, chaque jour, pris d’assaut par des dizaines de vendeurs de l’informel. Les marchands proposent, sur des étals de fortune, toutes sortes de marchandises aux passants: des téléphones portables et leurs accessoires, des habits, des légumes et fruits, des chaussures, des montres et bracelets,… Bref, tout ce qui intéresserait les ménages et les passants. Toutefois, il y a lieu de souligner que ces marchands ne s’encombrent pas de scrupules pour squatter les trottoirs, en obligeant les piétons à se rabattre sur la chaussée au péril de leur vie. Dans la foulée, il est constaté une multiplication ahurissante de leur nombre, lequel a décuplé ces derniers mois, dénotant de la paupérisation de larges pans de la société. En effet, d’après une petite enquête, il en ressort que la majorité des vendeurs à la sauvette sont des pères de familles qui exercent cette activité illégalement, pour subvenir aux besoins de leurs familles, car même étant employés, dans des usines par exemple, ils n’arrivent pas à joindre les deux bouts : «Je travaille comme gardien dans une petite usine, mais mon salaire ne tient pas plus de 15 jours. Je touche 25 000 DA par mois, ce qui n’est pas suffisant pour nourrir une famille de six personnes. Je me vois obligé de me rabattre sur le commerce informel pour faire vivre dignement ma petite famille. Je vends de la fripe à cet effet», relate l’un d’eux. Sur un autre registre, les commerçants travaillant dans la légalité se sentent offusqués, en criant à la concurrence déloyale : «Quand vous avez un marchand, à quelques dizaines de mètres de vous, qui vend les mêmes produits à des prix défiant toute concurrence, il y a de quoi s’emporter, car il menace votre gagne-pain», tempête un commerçant qui exerce dans cette avenue.
Syphax Y.