à chaque averse, certains quartiers de la ville de Bouira se retrouvent inondés. Plusieurs points noirs sont recensés à travers le chef-lieu et répertoriés comme des endroits à l’origine d’inondations, compliquant la circulation automobile.
Celui localisé près de la cour de justice de Bouira figure parmi ces points noirs qui posent le plus problème. Pour y remédier, l’ancien wali, Mouloud Cherifi, avait demandé une étude technique pour voir de plus près le problème lié aux inondations qui surviennent près de la cour de justice. A en croire le directeur de l’Office national de l’assainissement (ONA) de Bouira, M. Amar Khendriche, ses services vont remettre prochainement un compte-rendu détaillé de la situation, et soumettre les résultats de l’étude menée par l’ONA. Le même responsable a annoncé que ses services ont acquis récemment un matériel sophistiqué, capable de détecter les problèmes de l’évacuation des eaux pluviales, et intervenir pour traiter ces points noirs. Ce matériel importée d’Allemagne, pour 600 millions de centimes, est une camera d’auscultation conçue pour détecter le moindre problème dans les réseaux d’assainissement. «On introduit la camera d’auscultation dans la canalisation et à l’aide d’un écran installé dans un fourgon, on pourra suivre tout et détecter ce qui obstrue le réseau. La camera peut être étendue sur 200 mètres dans la canalisation que l’on voudrait ausculter. Si besoin est, on peut doubler cette distance. La camera est insérée à l’aide d’un câble et traînée grâce à un chariot adaptable, suivant le diamètre de la conduite et en fonction du débit des eaux coulant dans la conduite. Ce matériel peut donner, avec exactitude, ce qu’il y a à l’intérieur du réseau, même en pleines d’eaux troubles», fait savoir M. Khendriche. Ce dernier, rencontré en pleine mission durant laquelle ses équipes intervenaient sur le fameux point noir sis à la cour de justice, a bien voulu nous en dire davantage sur ce celui-ci et le fonctionnement du nouvel équipement : «Ce point noir est connu pour être un lieu de stagnation des eaux pluviales depuis plusieurs années, où les inondations sont récurrentes. Malgré les efforts de l’ONA à travers les nombreuses actions curatives et préventives, ce point noir continue à poser problème», dit-il.
«Un équipement nouveau en Algérie»
«On soupçonne la présence de racines ou d’objets solides qu’on ne peut traiter avec des moyens tels que l’hydropulseurs. C’est pour cela qu’on a fait appel à cette camera. On est en train de traiter ce problème», explique le responsable de l’ONA mardi dernier. Au sujet de l’équipement acquis par ses services, M Khendriche a précisé que «la camera d’auscultation va permettre de traiter tous les points noirs à l’origine d’inondations dans la ville de Bouira, notamment ceux localisés au carrefour de Tikjda et aux quartiers de Oued Dhous et Amar Khodja.» Selon lui, l’expérience sera généralisée dans toute la wilaya et, si nécessaire, dans d’autres wilayas, pour tenter d’éradiquer les points noirs liés à la stagnation des eaux pluviales. «Cet équipement est nouveau en Algérie. Au cours d’un stage d’une semaine, des ingénieurs de Bouira, Tizi-Ouzou, Blida, Béjaïa, Boumerdès et d’Alger ont été formés par le fournisseur allemand à l’utilisation de ce matériel. Si besoin est, l’équipement sera mis à la disposition des ingénieurs de l’ONA des wilayas que je viens de citer», a encore expliqué M. Khendriche. Au cours de la démonstration faite mardi dernier près de la cour de justice de Bouira, les ingénieurs de l’ONA de Bouira ont, finalement, décelé, à l’aide de cette camera, la présence de grosses racines obstruant la canalisation d’un diamètre de 400. Pour M. Khendriche, maintenant que le problème est décelé et les racines localisées, l’autre étape pour ces équipes sera de faire intervenir un camion équipé de torpilles, pour déraciner et déboucher la dite conduite. Sur les avantages qu’offrent un tel matériel, le directeur de l’ONA dira : «Cet équipement est certes coûteux, mais il nous évitera de refaire les canalisations à coût de milliards de centimes. Il y a là un gain énorme d’argent pour les pouvoirs publics».
Djamel M