Dans l’immense Hall 1 (50.000 m2) de la Porte de Versailles, le salon rassemblera 1200 éditeurs, dont 60 nouveaux venus et une forte délégation de 400 éditeurs régionaux, avec 25 pays représentés. Après une baisse de fréquentation de plus de 10% en 2005 (165.000 visiteurs), les organisateurs veulent le relancer cette année en développant son esprit festif. Le thème retenu pour l’édition 2006 avait été annoncé par Jacques Chirac lui-même, lors du sommet de la francophonie de Beyrouth en octobre 2002. Le chef de l’Etat doit inaugurer le salon jeudi à 18h00, en présence d’Abdou Diouf, secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie. Une francophonie malmenée, selon le président du Syndicat national de l’édition (SNE), organisateur du salon, Serge Eyrolles, pour qui « la langue française n’existe plus en dehors de la France ». « Nous voulons relancer le système. Nous demandons une politique et des moyens, nous voulons réaffirmer notre souci que le livre soit le meilleur vecteur de la langue française », déclare-t-il avant l’ouverture du salon. Dès jeudi, le salon donnera le coup d’envoi de « francofffonie! Le festival francophone en France », qui se déroulera jusqu’au 9 octobre dans tout le pays. Quarante écrivains francophones invités, venus de Grèce, du Sénégal, du Vietnam ou d’Haiti, évoqueront avec les visiteurs le partage de la langue française autour de « l’arbre à palabres » planté dans le pavillon d’honneur. Mais la grande attraction du Salon du livre reste les 3.000 auteurs qui viendront dédicacer leurs oeuvres. Différents espaces thématiques accueilleront également les passionnés : Club des 8-12 pour l’édition jeunesse, Escale BD, Carré des Arts, Vision du Monde pour la littérature de voyage, Espace Musiques ou Bar des sciences. Des personnalités viendront pendant six jours présenter leur mot fétiche – le chanteur Renaud a choisi « liberté » – et des hommages éclectiques seront rendus pendant la durée du salon. De Marguerite Duras au Petit Nicolas. L’édition 2006 s’ouvre au terme d’une année 2005 marquée par une chute des ventes du livre en France. Après plusieurs années d’euphorie, le livre a souffert de la concurrence des nouveaux produits culturels – DVD, logiciels de loisir… – et des nouvelles habitudes de consommation. Serge Eyrolles préfère évoquer la « relative bonne santé du livre ». « Le chiffre d’affaire de l’édition française en 2005 est positif de +0,5%. Il y a une baisse, mais il n’est pas négatif », fait-il valoir. En 2004, la hausse du CA de l’édition avait été de 2,5%. Autre sujet de préoccupation, le vaste programme de numérisation des livres du moteur de recherche américain, Google – y compris d’ouvrages soumis au droit d’auteur -, auquel les éditeurs français sont fermement opposés, sera dès vendredi au centre des rencontres professionnelles.Deux grands débats réuniront les acteurs du livre autour de ses rapports avec Internet : « Bibliothèques numériques : Quels projets ? Quels enjeux ? » et « Quelles modalités d’accès aux textes numériques sous droits ? ».
Synthèse : A.M.