S. Ait Hamouda
Il n’est pas un jour qui passe sans déclarations tonitruantes, sans communiqué décousu, sans profession de foi qui tanguent entre le pitoyable, l’insolite et le pathétique. Qu’on se situe dans le sillage de ces créateurs d’événements, sans s’impliquer totalement, ni en partie ! Si la rumeur gonfle comme un ballon de baudruche ou enfle tel un ventre affamé, il y a quand même des raisons qui rendent tout cela possible. La première est la crédulité de ceux auxquels elle (la rumeur) s’adresse. La seconde fait partie d’une notion ancrée, dès lors qu’on ne croit pas les informations officielles, que ce soient celles émanant du gouvernement, de la wilaya ou encore de l’APC. Alors, on avale tout ce qui vient d’autres sources crédibles ou pas. Un pétard a fait le tour de Tizi-Ouzou comme quoi «une bombe aurait explosé à la Nouvelle-Ville». Ceci est l’exemple type de rumeur qui rappelle à chacun une époque pas si lointaine que ça. Ce qui s’est avéré plus tard n’être qu’un pétard a tenu un bon moment la ville en émoi. Avant que les choses ne rentrent dans l’ordre et dissipent les peurs et que l’on retrouve le sourire aussitôt qui étreint tout le monde et que personne ne peut éradiquer, ni tempérer, ni la réduire aux limites supportables de simple et grossière information d’arabe-sat. Qu’on soit réduits à de simples consommateurs de ragots n’est pas si grave, mais à force d’être répété à tout bout de champ, il le devient parce qu’il émousse la vigilance et consolide le fait qu’il n’y a rien à craindre de qui que ce soit. Il arrive souvent que l’on tombe dans ces pièges, ces attrape-nigauds, ces farces, ces mensonges tissés de haute main ou préfabriqués avec l’intention de faire de l’effet sur la population. Elle est couteau à double tranchant ! La rumeur elle est, par essence, manipulatrice, lorsqu’elle est distillée pour des besoins occultes. Il ne viendrait jamais à l’idée de quiconque de galvauder des informations erronées sans intérêt.
S. A. H.
