Le village Boukerdous, situé dans la commune de Tamokra, est confronté à un certain nombre de problèmes qui font que le quotidien de ses habitants n'est pas de tout repos.
En effet, les villageois soulèvent plusieurs points relatifs à l’aménagement urbain, à l’eau potable et à d’autres commodités des plus élémentaires. Peuplé par environ 1 200 âmes, ce patelin peine à voir le bout du tunnel avec une ribambelle de carences de tous genres, à commencer par l’eau potable. Bien que ce village soit alimenté à partir de la station de traitement du barrage de Tichy Haf, il n’en demeure pas moins que la qualité de son eau est toujours douteuse à cause, dit-on, «de sa couleur et son goût bizarres». Cela contraint les habitants à se rabattre sur les points d’eau situés dans le village et sur l’achat de citernes d’eau. Dans le même sillage, il est à déplorer aussi l’absence de l’électricité dans un bon nombre d’habitations. Celles-ci ne sont pas raccordées encore au réseau électrique, au grand dam de leurs occupants. Pour leur part, les ruelles, qui communiquent entre les différents pâtés de maisons dans ce village, ne sont pas toutes bétonnées. Ce qui engendre des difficultés dans les déplacements des villageois, surtout à la tombée de la pluie, où les accès se transforment en bourbiers gluants. Même topo pour l’éclairage public qui manque à certains endroits de ce village. A la tombée de la nuit, ces coins sombrent dans l’obscurité, ce qui fait que les habitants ne «dorment que d’un d’œil», craignant des vols ou des agressions à la faveur de l’obscurité ambiante. En l’absence de gaz de ville, ce sont les bonbonnes de gaz butane qui sont utilisées encore et toujours, avec toutes les « misères » que cela engendre à la ménagère dans cette localité. Car, il faudra parcourir des kilomètres pour chercher ces bouteilles ailleurs, pour les différentes tâches domestiques. Les habitants vont devoir passer un autre hiver rigoureux et enneigé, faute de raccordement au réseau de gaz de ville. Les propriétaires des terres agricoles se débattent, aussi, dans des difficultés liées à l’accès à leurs propriétés. Le taux d’ouverture des pistes agricoles étant faible, les paysans rejoignent, difficilement, leurs glèbes, situées en zones montagneuse. Enfin, il n’y a pas la moindre ombre d’un foyer de jeunes ou de terrains de proximité pour la masse juvénile de ce village, laquelle se morfond dans le désœuvrement et le vide.
Syphax Y.