Technique de compostage des déchets organiques et contribution de la société civile à la protection de l’environnement” tel est le thème principal de la journée d’étude organisée hier à la maison de jeunes Saïd Sennanai de Boumerdès, par l’association départementale de l’environnement et de tourisme en collaboration avec la DJS, l’inspection de l’environnement et les directions de transport et de la conservation des forêts.Représentant les collectivités locales et des associations, entre autres, ECO Action – Tizi Ouzou, Touiza – Alger, ARANAB – Blida et Ménailin de Bordj Ménaiel, de nombreux intervenants ont fait ressortir ce danger qui menace l’espace vital. Tous ont fait pratiquement état de cette passivité des responsables et de la société civile face aux agressions contre l’écosystème qui prennent, de plus en plus, des proportions alarmantes.Mais, hier, il s’agissait surtout de sensibiliser les citoyens sur les techniques de compostage des déchets ménagers notamment en milieu rural. D’autant que la wilaya de Boumerdès est à vocation agricole. Les 80% de sa superficie sont, en gros de nature fourragère, céréalière en plus des cultures maraîchères.Financé à 80% par Méda II, suite à une division de la commission européenne, le projet de compostage est mis en œuvre dans cette wilaya grâce à l’initiative de l’association locale de l’environnement et du tourisme. On s’assigne comme principaux objectifs, l’éducation de la femme rurale à la gestion des déchets ménagers afin d’atténuer la dégradation de l’environnement, et du coup la faire sortir de son isolement. Alternant le kabyle et l’arabe dialectal, Mme Boughrara Saliha simplifiait, hier, la technique de compostage en s’adressant surtout aux femmes venues de différentes communes semi-urbaines : introduction de lombrics dans des bacs remplis de déchets ménagers (épluchures de pommes de terre, tomate, carotte…). Au bout de quelques mois, les vers de terre désagrègent les déchets et les transforment en engrais de bonne qualité pour les cultures jardinières. L’opération de compostage se fait dans un biodigesteur qui sera installé dans chaque foyer rural où la femme ressent le besoin vital de fertiliser son potager. Il va sans dire que le rôle de la femme est ainsi reconnu. La même intervenante a précisé que “des échantillons d’une telle expérience ont été effectués, il y a quelques semaines dans certains douars de Chabet El Ameur”. Et “ce n’est qu’un premier pas”, a-t-elle enchaîné.Autres objectifs escomptés : création de revenus financiers provenant de la vente de compos en suivant l’exemple de nombreux pays européens alliant l’action de préservation de l’environnement à celle du développement économique. On vise aussi d’une manière indirecte, l’implication des enfants dans tout processus visant l’amélioration du cadre de vie.“Le projet est dans sa phase embryonnaire”, estime le président de l’association précité en précisant que le coût de sa réalisation s’élève à 36,2 millions de centimes. Il n’omettra pas, enfin, de souligner que le rôle de son organisation à caractère social et éducatif se limite à alerter les différents responsables sur les dangers de la dégradation de l’échosystème. Comme tant d’autres associations écologique, elle demande aux pouvoirs publics de mettre en place surtout un système juridique capable d’intervenir efficacement dans la préservation de l’environnement.
Salim Haddou