«Ça aurait été dramatique de ne pas revenir»

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Dans le cadre du retour de l’auteur, compositeur et interprète Idir sur la scène artistique algérienne, l’office national des droits d’auteur et des droits voisins (ONDA) a organisé une conférence de presse, hier, à Alger avec l’auteur de «vava inuva». Après plus de 39 ans d’absence de la scène artistique algérienne, Idir décide, enfin, de retrouver son grand public en Algérie, à travers un concert qui aura lieu le 12 janvier à la coupole du complexe olympique Mohamed Boudiaf. Avant ces grandes retrouvailles, le directeur général de l’ONDA Bencheikh El-Hocine Sami a annoncé deux spectacles, qui seront organisés, également, à la coupole les 4 et 5 janvier prochain, pour rendre hommage à Idir, en présence d’une centaine d’artistes, précisant que son organisme compte inviter les chanteurs qui ont accompagné Idir dans son dernier album. Pourquoi tant d’années d’abscence ? Idir dira «pourquoi pas», en avançant plusieurs raisons liées à la cause amazighe et à la situation sécuritaire du pays. «J’ai toujours refusé de chanter sous l’égide de quelqu’un, car ce n’est pas ma méthode de travail. D’autant plus qu’avant, il n’y avait pas l’officialisation de Tamazight. Bien que ce ne soit pas comme je veux, c’est un pas sur lequel on peut avancer. À aucun moment je n’ai eu le non désir de venir chanter dans mon pays. Après 40 ans d’immigration, je suis resté Algérien», a-t-il expliqué. Et d’ajouter : «Il y a aussi l’âge, je sens que les années filent plus vite qu’avant. Ça serait dramatique, pour quelqu’un comme moi, de ne pas venir chanter pour saluer, pour une dernière fois, le public qui m’a tant donné». Interrogé sur la présence des ministres lors de son concert à la coupole, Idir a souligné : «Bien que je ne partage pas les mêmes visions qu’eux, en tant qu’artiste, ils seront les bienvenus». Pour ce qui est du programme qui sera tracé pour le spectacle des 4 et 5 janvier prochain, Idir a fait savoir qu’il va s’axer sur les chansons traditionnelles et celles de ses derniers albums. À la question de savoir s’il envisage de mettre fin sa carrière artistique, l’auteur d’Assendu se contentera de dire : «Je ne sais pas. Heureusement qu’il y a eu des chanteurs qui ont continué à chanter en étant âgés. Je souhaite la même chose pour moi». Par ailleurs, le DG de l’ONDA a assuré que toutes les conditions seront réunies pour la réussite des spectacles des 4 et 5 janvier. «Nous attendons 10 000 spectateurs au premier jour et 10 000 autres au deuxième jour». A cette occasion, un coffret de CD, qui retracera tout le parcours artistique d’Idir, sera édité par les organisateurs. «Idir c’est l’un de nos plus grands artistes. Il n’a rien exigé pour venir chanter dans son pays», a lancé M. Benchikh. A retenir qu’Idir va se produire dans plusieurs wilayas du pays, notamment, Tizi-Ouzou, Béjaïa, Bouira, Tlemcen, Constantine et Annaba, au cours de l’année prochaine.

Samira Saïdj

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