Avec plus de 20 milliards investis, Tufeal, spécialisée dans l’extraction, la préparation et la vente d’argile (tuf) à M’Kira, dans le sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, a réussi à garantir la disponibilité de cette matière première sur le marché national.
La SARL a, au moins, réussi le challenge d’épargner au Trésor public de lourdes dépenses en devises pour l’importation de la matière première qui alimente une quarantaine d’unités de transformations et de fabrication des matériaux et biens à base de cet argile. La découverte du gisement de 12 hectares à M’kira, qui regorge de quantités largement suffisantes pour couvrir les besoins du marché nationale, a non seulement allégé les charges de l’Etat en termes de transfert de la devise, mais son entrée en exploitation s’avère être une source de valeurs ajoutées. En ce sens, la SARL en question contribue à hauteur de plus de 5 millions de dinars en taxes et impôts, en plus des charges sociales, apprend-on du gérant de l’entreprise, Belkacem Haddad. Ce dernier nous fera savoir qu’en plus des 22 ouvriers permanents employés sur le site du gisement, les activités annexes, telles le transport et la transformation, dans la quarantaine d’unités qui en sont approvisionnées, génèrent plusieurs centaines de postes d’emploi pérennes. M. Haddad a tenu à souligner que le gisement en question est localisé sur un terrain domanial, appartenant au domaine privé de l’Etat. Il a été cédé en exploitation à la SARL Tufeal, suite à une soumission, pour une durée contractuelle de 10 ans renouvelable «jusqu’à épuisement du gisement». «La société est entrée en exploitation en 2005 pour son premier contrat qui est arrivé à terme en 2015, depuis cette année, nous sommes en exploitation pour un second contrat décennal qui court jusqu’en 2025», a encore précisé le gérant de la SARL Tufeal exploitant de la carrière Feldspaths à M’kira, dans la daïra de Draâ El-Mizan. Cependant, M. Haddad regrette la prolifération «exponentielle» des «exploitants informels de carrières, notamment des gisements miniers», bien que ceux-là soient protégés par la loi et la législation algérienne. «En ce qui concerne notre activité à M’kira, ce ne sont aucunement les petits pilleurs qui posent problème, car, quels que soient leurs moyens, ils arrivent à peine à remplir une benne de tracteur agricole par jour, contrairement à d’autres qui n’hésitent pas à utiliser des engins mécaniques pour extraire illégalement l’argile», dira-t-il. Le gérant de la SARL est, dès lors, convaincu que les manifestations, ayant visé ces dernières semaines (voir notre édition du 17 octobre) sa carrière, sont provoquées et alimentées par ces «gros pilleurs» qui «ameutent des personnes étrangères à la localité». Selon notre interlocuteur, «l’ensemble des comités de villages de M’kira s’en sont lavé». M. Haddad veut pour preuve le nombre très réduit des personnes qui prennent part aux «grabuges» visant à «déstabiliser la société» et « la faire déménager du site», selon ses propos. Quoi qu’il en soit, poursuit-il, la SARL Tefeal continuera à exercer sur le site tant que «nous continuons à remplir les termes du contrat minier et tant que notre activité n’agresse pas l’environnement». A ce sujet d’ailleurs, Belkacem Haddad dira que les services environnementaux de la wilaya continuent de lui faire confiance.
M.A.Temmar