Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, a qualifié certaines personnalités politiques appelant à l’intervention de l’armée dans les affaires politiques pour aller vers le changement, d’«affabulateurs» et de «gens qui sont incapables de défendre leurs propres positions».
Ouyahia, qui s’est exprimé, hier matin, lors de son passage sur les ondes de la chaine III de la radio nationale, a, en outre, affirmé le soutien de son parti au ministre des Affaires étrangères, en réaction aux dernières déclarations d’Abdelkader Messahel. Ahmed Ouyahia a ainsi affirmé que «tout ce qui concerne l’Algérie vis-à-vis de l’extérieur, nous sommes derrière notre gouvernement à 100 %». Intervenant également sur plusieurs sujets d’actualités, tels que la corruption, la liberté d’expression, la relation avec le Maroc, l’invité de la radio chaîne III, a pris la défense de Chakib Khelil, ancien ministre de l’Énergie et des Mines, accusé de corruption dans l’affaire de Sonatrach : «Il y a eu des explosions de pétards qui, avec le temps, se sont révélées être des injustices. Dans ce que Sonatrach a vécu, je l’ai dit et je le redis, beaucoup d’injustices ont été commises. Ce qui a été fait contre Chakib Khelil fut également d’une grande injustice. Je parle de ces cas qui font l’actualité contemporaine, mais il y a eu des cas dans le passé également», a-t-il déclaré. Quant aux informations faisant état de cas de corruption impliquant des élus locaux, le SG du RND reconnaît : «Sur plus de 6 000 élus que compte le parti, nous avons eu malheureusement 200 poursuites, dont une cinquantaine ont abouti à des condamnations. Nous aurions voulu dire zéro poursuite, zéro condamnation». «Le suivi des élus est un sacerdoce au RND», a-t-il ajouté. M. Ahmed Ouyahia reconnait également que ces pratiques engendrent un manque de confiance des citoyens. Néanmoins, il assure que son parti «se battra pour que la participation soit meilleure, vu que les élections locales mobilisent toujours mieux que les législatives». Par ailleurs, et en ce qui concerne la révision de la loi électorale, l’intervenant de la radio algérienne a déclaré : «Notre parti n’est pas d’accord avec sa révision, préférant laisser cette loi faire encore ses preuves». Interrogé sur l’abstention, le SG du RND a répondu : «Quel que soit X, le score sera meilleur aux élections locales que celui enregistré aux élections législatives». «Si échec il y a, ça sera l’échec des partis qui sont candidats, y compris le RND», a-t-il ajouté. En outre, le SG du RND a également exprimé sa volonté de réactiver l’Alliance présidentielle, estimant qu’il est impératif qu’on assume cette majorité présidentielle. Pour ce qui est de la liberté d’expression, le SG du RND n’a pas manqué de dire que «c’est bien de dire qu’en Algérie il y a rétrécissement de la liberté d’expression, quand le premier magistrat du pays, le Président, est insulté, chaque jour que Dieu fait, par la plume de la caricature et la violence des articles. Et personne n’a été poursuivi». Revenant sur la campagne électorale, M. Ouyahia a fait savoir que son parti participera aux élections locales avec 48 listes pour les APW et 1 521 listes pour les APC. Le Secrétaire général du RND a indiqué que son parti table sur «la jeunesse qui représente une grosse part de nos candidats». Il a précisé, à ce propos, que «69% des candidats sont âgés de moins de 45 ans, 90 % ont un niveau universitaire, tandis que le nombre de femmes a atteint 24 %, tout en sachant qu’il y a 800 communes où la loi n’exige pas de femmes dans les listes». Evoquant le programme de son parti pour les prochaines élections locales, M. Ouyahia a fait savoir : «Le RND a toujours eu cette marque distinctive, celle d’avoir des programmes à chaque occasion électorale». Interrogé sur la révision du code communal, le SG du RND estime que «dans le contexte actuel, il est nécessaire de le faire», tout en rappelant que l’actuel code communal et le code de wilaya ont été révisés en 2012. «Cela fait donc cinq ans, il faut les mettre à jour, sans aucun doute, et c’est ce qu’a annoncé le gouvernement dans sa feuille de route», a-t-il encore indiqué. Evoquant la situation financière des collectivités locales, le SG du RND estime nécessaire de soutenir les collectivités locales «considérées comme pauvres», expliquant que «dans le cas contraire, nous serions condamnés, en tant qu’Etat et le RND ne le souhaite pas, à fermer quelques centaines de communes». «La solidarité intercommunale est aussi nécessaire», a-t-il ajouté. L.O.Challal