Une opération militaire en Irak dope les prix

Partager

Face aux multiples crises qui n’ont de cesse de le secouer, le marché pétrolier n’en finit pas d’être fébrile. Dernier soubresaut en date, l’importante opération militaire menée par les forces américaines, jeudi dernier en Irak, conjuguée à certains facteurs techniques. Ce qui a conduit les cours sur les chemins de la hausse, en dépit de la pression à la baisse que des stocks abondants font peser sur les cours. Ainsi, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de brut pour livraison en avril a gagné 1,41 dollar, clôturant à 63,58 USD, jeudi soir. En revanche, sur le marché londonien, le baril de Brent de la Mer du Nord a reculé de 3 cents pour terminer à 62,91 dollars sur l’échéance d’avril. Le Brent pour livraison en mai a engrangé 1,11 dollar à 64,21 USD. »Il y a une combinaison de facteurs derrière cette hausse des cours à New York », a estimé un analyste du marché. « Le premier facteur est l’attaque aérienne en Irak contre la rébellion qui a amené les courtiers à couvrir leurs positions », a-t-il ajouté. L’armée américaine et les forces irakiennes ont lancé jeudi une vaste opération au nord de Bagdad, dont la partie aérienne a été qualifiée de la plus importante depuis l’invasion du pays, le 20 mars 2003. « L’autre facteur est l’expiration d’options sur le contrat d’avril », a ajouté la même source. Et d’enchaîner : « Je pense que beaucoup de gens misaient sur une baisse des cours sous les 60 dollars mais comme cela n’est pas arrivé, ils ont dû couvrir leurs positions ». « Il n’y a pas de manque physique de pétrole derrière cette remontée des cours », a noté de son côté un autre expert. Selon lui, cette progression était en effet « purement technique ». Les cours avaient d’ailleurs ouvert en baisse jeudi, après avoir déjà perdu près d’un dollar mercredi, en raison d’une nouvelle hausse des stocks américains de brut aux Etats-Unis. Les stocks de brut ont augmenté de 11,6 millions de barils au cours des deux dernières semaines aux Etats-Unis, et sont désormais à leur plus haut niveau depuis sept ans.Ceux de l’essence ont reculé ces dernières semaines, mais restent légèrement supérieurs à leur niveau de l’an passé à la même époque.Par ailleurs, les préoccupations autour du dossier nucléaire iranien restent très vives sur le marché, qui craint une interruption de l’offre du quatrième producteur mondial de l’or noir. Les Etats-Unis se sont dits prêts jeudi à mener des attaques « préventives » contre ceux qui les menacent, désignant l’Iran comme le pays leur posant le plus grand défi.Le marché reste également inquiet au sujet de la rébellion séparatiste dans le sud du Nigeria qui a déjà amputé de 20% la production du pays et a encore menacé mercredi d’intensifier ses attaques contre les installations pétrolières des compagnies étrangères présentes dans la région.

E. B et AFP

Partager