Le 63ème anniversaire de la révolution algérienne a été commémoré, dans la soirée de mardi dernier, au théâtre régional Kateb Yacine, en collaboration avec la sûreté de wilaya, en présence du wali, M. Mohamed Bouderbali, des autorités civiles, militaires et judiciaires,des élus, des parlementaires, des sénateurs et de membres de la famille révolutionnaire.
La commémoration fut l’occasion de rendre un vibrant hommage au monument de la chanson kabyle, Akli Yahiatène. La directrice de la culture, Mlle Nabila Gouméziane, dira : «Dda Akli a souffert des humiliations infligées par l’occupant colonial. Il connut la prison dans les années cinquante. Sa vie de moudjahid et d’artiste ne peut être résumée. C’est un devoir de rendre hommage à l’homme, au moudjahid et à l’artiste qui nous a tant bercés et émus». Après l’allocution, un extrait du film «L’Opium et le bâton» a été projeté, plongeant la salle dans un silence religieux. Le directeur de l’ONM de la wilaya de Tizi-Ouzou prendra ensuite la parole : «Nous n’avons pas le droit d’oublier cette date, elle est gravée en lettres en or dans l’Histoire», dira-t-il. Un documentaire de quelques minutes relatant les principaux passages de la vie de l’artiste Akli Yahiatène fut ensuite projeté au public, puis la chorale du village Tighramth, de la commune de Makouda, entonnera des chants à la gloire de l’Algérie. Le chanteur Abbas Ath R’zine interprétera ensuite une chanson d’Akli Yahiatène «Atch el kouthith susmath», avant que l’artiste honoré ne soit invité à monter sur scène. Il fut accueilli par une salve d’applaudissements et les youyous qui fusaient de tous les coins de la salle. Il gratifiera les présents d’un de ses titres «Ayaraw al Djazair iliqun dhirgazen», dont les paroles exhortent les enfants de l’Algérie à veiller sur leur pays pour lequel 1,5 million de chahids sont tombés sous les balles du colonisateur français. L’artiste enchaînera avec une chanson de son nouvel album qui sortira bientôt «Ammi» (Mon fils), dans laquelle il traite le phénomène des vieux parents délaissés par leurs enfants. -Je suis malade et tu n’es pas venu me rendre visite. Tu as dévié des coutumes et tu as suivi tes intérêts qui t’ont rendu aveugle- dit l’un des refrains. Omar Yahiatène, le fils de l’artiste, montera ensuite sur scène et interprétera entre autres «Asvar», d’El Hasnaoui Amechtouh. Le jeune poète Hocine Hadjam lira ensuite quelques poèmes en hommage à Akli Yahiatène et à tous les Moudjahidine. Akli Yahiatène reviendre ensuite sur scène et terminera la soirée par son titre phare «Al Menfi» qui fut très applaudi. Des cadeaux et diplômes ont ensuite été remis aux participants et les épaules d’Akli Yahiatène furent recouvertes de l’emblème national par des membres de l’association des filles de chahid, sous les youyous stridents des femmes présentes en grand nombre dans la salle. La cérémonie s’est terminée tard dans la nuit où une foule s’est rendue au centre-ville pour déposer une gerbe de fleurs au niveau de la stèle, face à la sûreté de wilaya.
M.A.Tadjer