Le marché au poisson plonge !

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La mercuriale du poisson, notamment celle de la sardine, a dévissé sensiblement au cours de ces dernières semaines. En effet, alors qu’il n’y a pas si longtemps, les cours se sont hissés à des pics rédhibitoires, dépassant la barre de 700 DA le kilo, la tendance s’est progressivement inversée pour se stabiliser autour de 250 DA. C’est ce qui a été constaté ces derniers jours au marché hebdomadaire de Sidi Aïch. «L’évolution des prix est imprévisible. Il y a un tas de facteurs qui déterminent la fluctuation du marché, mais, en règle générale, elle est sous-tendue par une seule loi : l’offre et de la demande», explique, entre deux criées, un poissonnier. Debout derrière son éventaire achalandé, un autre revendeur dispose : «Nous n’avons aucune prise sur les prix. Si on achète cher, on revend cher, si on achète moins cher, on revend moins cher. C’est aussi simple que cela». Se défendant de se «sucrer» sur le dos du consommateur, il ajoute avec la foi du charbonnier : «Nous avons une marge bénéficiaire à prendre. Si les prix baissent, nous sommes les premiers à nous en réjouir, car nous écoulons plus facilement la marchandise». Saisissant au vol cette aubaine, le consommateur ne se fait pas prier de faire «le plein» en poissons : «Ce n’est pas tous les jours que nous avons cette opportunité, alors autant en profiter au maximum !», dira un père de famille, couffin à la main. Echaudé par l’instabilité du marché et pressentant une reprise des cours, le chaland saute sur l’occasion pour améliorer son ordinaire, avec ces produits pélagiques, fleurant bon l’odeur des marais. «Quelque chose me dis que cette d’ci quelques semaines, au plus tard, les tarifs reprendront l’ascenseur pour redevenir hors de portée de nos maigres bourses», suppute un homme d’un certain âge. Une crainte alimentée, pense-t-on, par l’anarchie qui prévaut dans le circuit commercial. «Le statuquo va perdurer tant que n’importe qui peut s’improviser poissonnier, sans avoir à s’affilier au registre de commerce ou solliciter une quelconque autorisation», reconnaît un intervenant dans cette filière. Une filière, relève-t-il, livrée au bon vouloir des spéculateurs. «En raison de la multiplicité des intervenants, qui prennent tous une marge au cours de la chaîne, les prix se retrouvent parfois sextuplés quand la marchandise arrive au consommateur final», dira un autre professionnel du secteur.

N Maouche.

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