Et l’eau jaillit à Taourirt

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Le manque d’eau ces dernières années a poussé les habitants à chercher d’autres moyens pour étancher leur soif. «Nous ne pouvons pas compter sur l’eau du robinet qui peut, à tout moment, subir des perturbations ou des restrictions. Nous devons, au moins, assurer des quantités suffisantes d’eau potable à notre consommation», disent les habitants de Taourirt, qui se sont sacrifiés pour creuser un puits, au lieu-dit Ighil Ouïni, à quelques mètres des habitations. Pour cela, ils ont dû faire appel à des «spécialistes» qui sont arrivés à atteindre le réservoir naturel situé à une trentaine de mètres de profondeur. L’eau est visible même en cette période de sécheresse. Pour célébrer cette trouvaille, un bouc a été immolé sur place pour servir d’une Waâda «devant éloigner les mauvais esprits». En attendant de consolider les parois du puits et de construire un réservoir, les lieux ont été sécurisés avec une clôture pour éviter d’éventuels accidents. Habitués à l’abondance d’eau de source, les habitants de la région ne peuvent concevoir d’en manquer, ne serait-ce que pour une petite période. Ces dernières années, les fontaines ancestrales de la plupart des villages ont vu leurs débits se réduire considérablement, au point où certaines ont carrément tari. Le manque de ce liquide vital y est si important que les autres villages ont décidé d’aller le chercher là où il se trouve. Taourirt n’est pas le seul village à se rabattre sur les ressources du sous-sol. En effet, les hameaux d’Aourir et de Tillilit ont également procédé à la réalisation de forages à la périphérie de leurs agglomérations respectives. Ighil Boghni a, à son tour, initié un projet de construction de trois fontaines à l’intérieur du village et dont l’eau proviendra des sources situées en contrebas du hameau. Il faut dire, aussi, que les habitants de la plupart des villages d’IIferhounène se sont débrouillés seuls, pour acheminer l’eau de la montagne jusqu’à leurs maisons, sur des distances de plusieurs kilomètres. Plus que toute autre richesse, l’eau de source a, de tout temps, été considérée comme un trésor qui fait partie du patrimoine pour lequel les montagnards ne peuvent faire aucune concession. Ce qui explique le fait que l’on assiste, parfois, à «des conflits d’eau» difficiles à résoudre.

A.O.T.

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