Des monuments témoignant de l’époque de la présence française à Béni Mansour, il ne reste plus que trois guérites construites par l’armée d’occupation, vers 1871, à l’insurrection d’EL Mokrani, indique une source bien informée. L’une d’elles, précise notre source, a été démolie à la réalisation du CEM car elle était au coin et occupait un endroit où elle pouvait gêner. Une autre est occupée par une famille qui n’a pas où loger et enfin, une dernière a été squattée. «C’est dommage, on n’a jamais donné la moindre importance à ces monuments historiques qui sont restés presque intacts. À l’école, amener les élèves voir une de ces guérites vaut beaucoup mieux, pédagogiquement, que de montrer une image qui évoque la guerre», se désole un habitant dudit village. «Avec le temps, ces monuments témoins de la guerre d’Algérie vont finir par disparaître. Voilà en quelle estime on tient notre histoire et nos monuments historiques. On aurait peut-être pu les garder pour qu’ils ne tombent pas en ruine avec l’effet du temps», reproche un homme épris de la Révolution armée. «Un jour, ils vont disparaître sans que des générations ne puissent les voir ni les connaître», tempête un autre. «Pourtant, elles sont construites en pierres et sont en bon état !» plaide encore un septuagénaire, témoin des retentissants événements de la Guerre d’Algérie.
Nassim Fawzi
