Tichy-Haf remonte au dessus des 40%

Partager

Le barrage de Tichy-Haf d’une capacité de 82 millions de m&sup3,; est censé alimenter en eau potable quelque 715 000 habitants, avec, à l’horizon 2025, une consommation moyenne de 200 litres par jour et par habitant, et l’irrigation d’une superficie de 9 600 hectares de terres agricoles. Ce sont pratiquement toutes les communes du couloir Akbou-Béjaïa qui sont alimentées à partir de ce barrage, dont la construction a duré près de vingt-cinq ans. Néanmoins, depuis maintenant plusieurs mois, l’eau, censée couler dans les robinets des ménages de la wilaya de Béjaïa H24, est drastiquement rationnée. Pour cause, une chute du niveau du barrage Tichy-Haf, dont le taux de remplissage ne dépassait pas, il y a une semaine de cela, les 40%. Un niveau jamais enregistré depuis la mise à eau du barrage, en 2005. En conséquence, le volume d’eau emmagasiné peut couvrir les besoins des citoyens pour une période n’excédant pas les six à sept mois ! Cependant, le dernier épisode pluvieux enregistré dans la wilaya de Béjaïa a été d’un apport non négligeable s’agissant du taux de remplissage de ce barrage, passant de 40 à plus de 45%, selon un responsable locale de la direction des ressources en eau. Cela, en attendant d’autres épisodes pluvieux et neigeux surtout, qui vont, à coup sûr, relever le volume de l’eau emmagasinée dans ce barrage et, partant, couvrir les besoins des habitants des différentes communes en eau courante, du moins pendant une année. Il est à signaler, au passage, la présence au fond du barrage de Tichy-Haf, à en croire un responsable locale de l’Agence nationale des barrages et transferts, de près de 8 millions de m³ de substrat alluvionnaire au fond de la retenue. «Cela représente un taux d’envasement de près de 10%», estime-t-il. Et de préciser : «Nous sommes un peu en dessous de la moyenne nationale qui tourne autour de 13% de taux d’envasement». Une autre source, concernant la gestion des barrages et retenues d’eau indique : «ce phénomène est le résultat de l’imprévision et de l’improvisation qui ont caractérisé la construction du barrage de Tichy-Haf». Un projet dont la conception, explique-t-il, «a fait l’impasse sur la protection des bassins versants : correction torrentielle, labours suivant les courbes de niveau, couverture boisée…» Selon lui, «l’érosion hydrique due aux différents épisodes pluvieux a raviné les collines dénudées. Les torrents de montagne et les ruisselets ont charrié tout le substrat organique des sols drainés, avant de les sédimenter au fond du barrage. Outre qu’elles amoindrissent les capacités de stockage de la retenue, ces matières sédimentaires sont soumises à un processus de dégradation qui consomme une large proportion de l’oxygène dissous dans l’eau».

F.A.B.

Partager