Les patients désorientés

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La polyclinique de Tizi-Gheniff n'assure plus les soins, tels le changement des pansements et les injections, à la grande surprise de la population locale.

En effet, depuis le 5 novembre dernier, les usagers sont orientés vers l’ancien centre de santé, désaffecté depuis la mise en service de cette polyclinique en 2012, pour soulager définitivement les patients de cette daïra de plus de 50 mille habitants. Ce centre datant de l’époque coloniale a repris de service après la décision des responsables de la santé de la localité et de l’EPSP de Boghni. Pour les raisons de ce transfert, un avis signé par quatre responsables est affiché, dans lequel on peut lire : «Il est porté à la connaissance des usagers de la polyclinique qu’à partir du 5 novembre 2017, les services des soins externes (injections et pansements) seront transférés vers le centre de santé (ancienne structure) et ce, pour des raisons d’exiguïté de la polyclinique». De ce fait, cette polyclinique n’assure plus les soins. «Comment se fait-il que cette polyclinique réalisée récemment ne dispose pas d’une salle pour ce genre de soins ?» s’interroge un patient venu d’Ath Itchir pour changer son pansement. Et de poursuivre : «Comment devrais-je parcourir encore plus de deux kilomètres à pied jusqu’à l’ancien centre de santé que je croyais fermé pour de bon ?» Comme ce patient, ils sont nombreux à exprimer leur colère. «Alors qu’on croyait que d’autres services allaient être mis en place dans cette polyclinique, voilà qu’on nous apprend que les soins de base sont transférés ailleurs. Y a-t-il vraiment une planification sanitaire dans notre commune ? Pourtant, tous les walis qui se sont succédé à la tête de la wilaya de Tizi-Ouzou avaient même été saisis pour que la daïra soit dotée d’un hôpital de 60 lits. Aucune réponse. Des malades sont contraints de parcourir une quarantaine de kilomètres pour rejoindre l’hôpital Krim Belkacem de Draâ El-Mizan», nous répond un membre de la coordination des comités de villages que nous avons approché à ce sujet. De toute évidence, personne n’est satisfait de cette décision. Il est à noter que même les infirmières affectées à ce centre de santé sont dans le désarrois, du fait que cette structure se trouve en retrait de la ville, d’une part, et d’autre part, elles exercent cette noble mission dans une insécurité totale, du fait que la structure ne serait pas pourvue d’un agent de sécurité ni du personnel d’entretien. Il est à noter que cette structure est vétuste et ne dispose pas de commodités nécessaires pour un tel service alors que la cour de cet établissement est entièrement dégradée.

Amar Ouramdane

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