«Notre participation est un acte de résistance»

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«Il m’est impossible de mener cette campagne électorale sans venir à Béjaïa», a déclaré, d’emblée Mme Louisa Hanoune, SG du parti des travailleurs (PT), lors d’un meeting électoral qu’elle a animé, avant-hier, au TRB de Béjaïa.

C’était devant des dizaines de militants et sympathisants du parti. Avec une participation dans 43 wilayas du pays, dont trente listes (29 APC et 1 APW) en lice au niveau de la wilaya de Béjaïa, le PT veut mettre à profit les élections locales du 23 novembre prochain pour résister à «la décomposition politique du pays». «Notre participation est un acte de résistance contre l’austérité et la décomposition politique, dont sont responsables les partis au pouvoir», a affirmé Mme Hanoune, sous les applaudissements nourris de l’assistance. Abondant dans le même sens, la SG du PT a dénoncé ce qu’elle qualifie de ‘’connivence entre les détenteurs de l’argent sale et des hommes politiques’’ : «Les législatives du 4 mai dernier ont révélé comment l’union entre l’argent et la politique a atteint son paroxysme. Notre participation à ces élections locales a aussi pour but de contrer l’oligarchie, la déliquescence morale et les prédateurs», a annoncé la responsable du PT. Par ailleurs, Louisa Hanoune a vivement critiqué les orientations du gouvernement Ouyahia et la loi de finances 2018 qui sera présentée à l’APN demain dimanche. «La politique de l’austérité prônée par le gouvernement n’est pas inévitable. Les solutions politiques et économiques contenues dans le plan du Gouvernement et la loi de fiances 2018 sont antisociales. Leurs impacts sur les classes moyennes seront négatifs», a averti la patronne du PT. Elle cite, en exemple, l’augmentation «excessive» du prix de l’essence de 6 DA et celui du gasoil de 2 DA, ce qui provoquera, selon elle, d’autres augmentations, dont celui du prix du transport. Pourtant, plaide Louisa Hanoune, la solution existe pour couvrir le déficit budgétaire de l’Etat. «Les solutions existent et elles sont réalisables. Elles demandent, certes, du courage. Il s’agit du recouvrement fiscal. Jusqu’à la fin 2014, l’on comptait 12 500 MDA d’impôts non recouverts et 8 700 MDA de crédits non remboursés. Avec le recouvrement de cet argent, l’Etat peut élever le pouvoir d’achat des citoyens, augmenter les pensions de retraite et créer de l’emploi», a-t-elle soutenu. Dans ce même sillage, Louisa Hanoune a fustigé la décision de diminution du budget consacré à l’Education nationale. «Comment la ministre de l’Education nationale envisage-t-elle de généraliser Tamazight dans les 48 wilayas, alors que le budget du secteur a été amputé de 40 milliards comparativement à celui de l’exercice précédent ? Cette décision aura des impacts terribles», s’est-elle indignée. En outre, la candidate malheureuse aux élections présidentielles d’avril 2014 a dénoncé «les velléités de privatisation qui guettent les institutions de l’État». «La gratuité de l’enseignement et de la santé est menacée. Au lieu d’œuvrer pour améliorer la situation de nos universités, l’on ouvre une université privée. Nous sommes également contre ce partenariat entre le public et le privé, encouragé par l’actuel ministre de la Santé, qui expose nos hôpitaux à la prédation», a-t-elle indiqué. Dans un autre chapitre, la responsable du PT a fait l’éloge des candidats de son parti pour les prochaines élections locales : «Nos candidats ont des casiers judiciaires vierges. Ils vont œuvrer pour améliorer le cadre de vie des citoyens, lutter contre les disparités sociales et prendront soin des couches vulnérables», a-t-elle soutenu.

Boualem Slimani

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