«A win yesazzal tmaâ» est le titre du nouvel album de Mahdi Ammad, un titre significatif qui résume, on ne peut plus clairement, le message de cet opus. Composé de neuf chansons variées les unes des autres, cet album propose une analyse sociétale portée, en majorité, sur les nouveaux fléaux sociaux de ces derniers temps. En effet, le chanteur exprime, avec un langage simple et un registre lexical accessible, les maux auxquels la société de nos jours est confrontée, allant du sujet de l’escroquerie au sujet de la ruse et de la confiance trahie aux déboires d’un mariage sans lendemain dans «Abugatu». Quant à la chanson «Win i as-yennan meqbuled a rruh» décortique l’ironie du sort d’une relation amoureuse, une relation disposée à un avenir heureux mais détruite par le fantôme de la mort du jour au lendemain. Le chanteur narre tristement la survenue de la mort qui a pris son bien aimé le jour de l’aïd, un jour de fête tant attendu. Le sujet de la vie déplorable d’un jeune montagnard est aussi un thème abordé par Mahdi Ammad dans la chanson «Aqlagh deg udrar nenter». «Tamart-iw tecbeh», «Tagerfa», «Tmaâ n umghar d ilemzi», «Ur xeddem lxir», ou encore «Bqaw aâla khir» sont les autres titres de cet album dont les paroles et la musique sont l’œuvre du chanteur lui-même. Pour les besoins de l’enregistrement, ce dernier a fait appel à d’autres musiciens de talent à l’instar de Dehmane Bendahmaneet, Krim Zermani entre autres. La transcription des titres des chansons en tamazight, néanmoins, reste à désirer, une fausse note qu’on pouvait largement éviter si les éditeurs et producteurs avaient fait appel aux utilisateurs de cette langue.
Farida Elharani