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La cératite s’attaque aux agrumes

La cératite, une pathologie végétale causée par la mouche méditerranéenne, s’invite dans les parcours agrumicoles de la vallée de la Soummam, où elle s’attaque aux fruits.

Orangers, mandariniers et citronniers sont infestés par le parasite. Les piqures, informe-t-on, ont lieu au stade de véraison, une période de maturité du fruit, au cours de laquelle l’insecte ravageur pond ses œufs. Une fois écloses, les larves se développent au détriment de la pulpe, engendrant des dégâts considérables. Des témoignages recoupés, obtenus auprès de nombreux agrumiculteurs, font état d’une présence larvaire remarquable, avec des degrés d’infestions contrastés. «Bien souvent, on ne soupçonne pas la présence du parasite, tant son action est discrète. Ce qui nous a mis la puce à l’oreille, ce sont ces chutes intempestives de fruits, avant d’arriver à maturité», révèle un agriculteur de la région de Semaoun. Gérant un verger agrumicole à Tazmalt, dans la haute vallée de la Soummam, un exploitant soutient que la cératite lui a causé de gros préjudices. «Les pertes enregistrées sont à la fois qualitatives et quantitatives. Les fruits tombés prématurément sont de piètre valeur marchande, tout en tirant vers le bas le volume de la récolte», explique-t-il. Il en va de même pour ce fellah d’Ouzellaguen: «Les pertes sont patentes, et je puis dire, d’ores et déjà que le bilan de cette saison sera lourdement impacté par cette maladie parasitaire», déclare-t-il. Des exploitants du triangle Timezrit-El Kseur-Amizour, l’un des fiefs de la culture agrumicole de la wilaya, déclinent le même constat de désolation. «Les atteintes sont inégales d’un verger à un autre. Une chose est tout de même certaine, toutes les variétés et les espèces d’agrumes sont touchées à des degrés divers», dispose un agriculteur de Timezrit, propriétaire d’un verger à proximité de la pénétrante autoroutière. Joint par nos soins, le responsable d’une subdivision de l’agriculture de la Soummam reconnait volontiers l’existence de la cératite dans les champs agrumicoles. Néanmoins, il relativise sa portée et son incidence sur les cultures. «La mouche méditerranéenne est là c’est un fait indéniable. Cependant, il n’y a pas de quoi s’affoler, car nous sommes loin du seuil de nuisibilité, à partir duquel l’organisme de veille phytosanitaire émet des bulletins d’alerte en direction des agriculteurs, afin de les aider à organiser la riposte», tranche-t-il sur un ton rassurant.

N. Maouche

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