La gestion socialiste est révolue pour Amara Benyounès, président du MPA, qui continue à plaider pour la libération des élus locaux du goulot administratif qui étrangle les initiatives du développement local. Constant dans ses propos, Amara Benyounès, qu’il soit à l’Est, à l’Ouest, au Sud ou au Centre du pays, a développé le même discours pour l’ensemble des wilayas qu’il a sillonnées durant les trois semaines de la campagne électorale, avec un maître-mot : «La reprise totale des prérogatives du maire pour libérer les initiatives et amorcer un réel développement économique et social». «Le maire est le premier magistrat de la commune (…) trouvez-vous normal que les décisions prises par le président d’APC, en concertation avec son assemblée, ne soient pas applicables sans l’aval du chef de daïra ?», interroge-t-il. «Libérer le maire pour libérer les initiatives et libérer l’investissement», a clamé Amara Benyounès, avant-hier, à Chéraga. Hier encore à Tissemsilt, le chef du MPA a rappelé qu’il ne pouvait y avoir un développement à l’échelle locale sans que les personnes censées le mener ne soient pas libérées de l’emprise de l’administratif : «Dans les démocraties modernes, la priorité n’est pas pour le fonctionnaire, mais plutôt pour l’élu fort de sa légitimité populaire», a martelé Benyounès. L’ancien ministre de l’Industrie et du Commerce s’est longtemps étalé sur la question du foncier qui constitue, selon lui, «un véritable problème pour les investisseurs». S’appuyant sur ses connaissances et maîtrises de cette question, acquises lors de son passage aux départements de l’Industrie et du Commerce, Amara Benyounès a exprimé son incompréhension face à ce «faux problème» qui ne devrait même pas exister : «C’est compréhensible de dire que les assiettes de terrain sont rares au niveau de la capitale, mais avancer cet argument pour les Haut-plateaux et les autres régions d’un pays dont la superficie est cinq fois plus grande que la France n’est pas raisonnable», a-t-il martelé. L’orateur appellera ensuite au divorce avec la gestion socialiste qui s’avère être non seulement dépassée, mais un véritable goulot étrangleur de toute initiative de développement : «Un divorce définitif avec le modèle économique socialiste qui a montré ses limites est plus que nécessaire», a-t-il dit. Sur le plan politique, Amara Benyounès ne s’est pas privé de mots tranchants pour fustiger les opposants au changement : «En politique, il n’existe pas de personnalités nationales, mais des hommes et femmes qui militent au sein de partis. C’est le peuple qui décide de son président de la République», assène-t-il à l’encontre de Djamel Ould-Abbas, secrétaire général du FLN, qui «s’arcboute sur des déclarations politiquement incongrues au sujet du future président de la République», mais également sur son «acharnement à pérenniser la légitimité historique» pour pouvoir maintenir «l’hégémonie de son parti politique». Benyounès dira : «Ils veulent s’accaparer le pouvoir en dehors de la légitimité démocratique (…) C’est le peuple qui décide de son président de la République. Les Algériens ont déjà dit leur mot en votant et en soutenant le moudjahid Abdelaziz Bouteflika. Celui qui veut tenter sa chance n’a qu’à attendre 2019», rappelle encore une fois le premier responsable du MPA.
M.A.Temmar