Les grandes annonces d’Ouyahia

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Le dégel du projet du nouveau CHU de Tizi-Ouzou sera effectif l’année prochaine à la faveur de l’entrée en vigueur de la loi de finances 2018. Les réformes de la politique des subventions de l’état, devant être appliquées dans trois ans, vont devoir supprimer les allocations familiales à une certaine catégorie de travailleurs.

Alternant l’alarmisme et les prémices d’une sortie de crise, Ahmed Ouyahia ne s’est pas privé, hier, de s’ériger leader d’un parti politique qui marque de plus en plus son territoire dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Galvanisé par une salle archi comble, au point où plusieurs personnes n’ont pas pu y accéder, le chef du RND a tressé son discours de messages d’un Premier ministre, et d’autres plus politiques sous sa casquette de chef du parti. «Je vous annonce à présent quelques bonnes nouvelles, dès l’année prochaine, il y aura plus d’argent pour les communes, plus d’entreprises créées, plus de routes et bien d’autres projets nouveaux», a annoncé Ahmed Ouyahia. Endossant ainsi la casquette du Premier ministre, Ouyahia fera état du dégel du projet du nouveau CHU de la wilaya, non sans rappeler que son gel a été la conséquence directe de la crise financière «actuellement dépassée grâce à la clairvoyance du président de la République qui a opté pour une forme de financement qui fait éviter à l’Algérie l’actuel sort d’un pays ami, le Venezuela», allusion faite à la situation de la quasi-cessation de paiement qui touche ce pays de l’Amérique latine, «sous lequel git une mer de pétrole», précise néanmoins l’orateur. «Le paiement par anticipation de la dette a été très salutaire pour notre pays, bien qu’à l’époque tout le monde s’est y opposé», se rappelle Ouyahia d’une époque qu’il avait lui-même gérée en tant que chef du gouvernement. «Même la plus socialiste des socialistes, celle qui se situe à l’extrême gauche s’est érigée en défenseur du FMI !», précise-t-il encore comme pour souligner de l’importance de telles décisions «prises grâce à la lucidité d’un homme, Abdelaziz Bouteflika», mais ayant été diabolisé y compris par Louisa Hanoune pour qui «je voue un grand et admirable respect», tempère Ouhayia.

Suppression des allocations familiales pour certaines catégories de salariés

Toujours sous sa «capuche» de Premier ministre, il fera savoir que l’Etat envisage la suppression des allocations familiales à une certaine catégorie de travailleurs. «La politique des subventions va changer, soyez-en surs, mais nous devons la faire en douceur pour ne pas nous tromper dans les décisions à prendre», fera-t-il savoir. Et de souligner l’une des mesures qui y seront introduites, celle relative à la suppression des allocations familiales à des travailleurs des grandes entreprises, étrangères et nationales : «Est-ce normal qu’un haut cadre d’une entreprise pétrolière, par exemple, qu’elle soit étrangère ou nationale, perçoive des allocations familiales versées par l’Etat ?», s’est-il interrogé avant d’annoncer que ces allocations seront totalement à la charge de ces entreprises. Suite à quoi, Ouyahia revient vers son discours électoral, en tant que chef du parti politique martelant que «le RND est pour la décentralisation des décisions». «Il est grand temps pour que des décisions qui touchent directement le quotidien des citoyens soient prises au niveau locale», citant l’exemple des walis qui doivent, selon lui, être plus autonomes et qu’ils puissent prendre des initiatives dans ce sens. Ici, Ahmed Ouyahia loue les qualités et les compétences du wali de Tizi-Ouzou qu’il qualifie «de travailleur, bosseur et d’intègre». L’opposition a eu, par contre, pour son grade notamment le FFS contre qui il appose une ferme fin de non recevoir à son appel au dialogue : «Pas de dialogue sur les chaises (autours d’une table ndlr), car pour nous le seul dialogue possible est celui d’affronter, chaque an, le peuple qui nous doit des discours de vérité».

Mohand-Arezki Temmar

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