La commune d’Ahnif, située à 40 kms à l’Est de Bouira, est connue pour sa vocation agropastorale. Constituée d’un verger oléicole s’étendant sur des centaines d’hectares, cette localité produit une huile d’olive d’une excellente qualité. La céréaliculture, l’apiculture, l’élevage (bovin, ovin, caprin, avicole), les maraîchages sont, entre autres, des filières qui sont prisées et exercées dans cette localité. Ces activités constituent une rente pour des dizaines de familles de la commune où l’offre d’emploi est quasi inexistante. Néanmoins, les paysans déplorent le manque de moyens et la non-relance de ce secteur névralgique qu’est l’agriculture, d’autant qu’il existe des terres agricoles à perte de vue qui n’attendent que leur exploitation à bon escient. Sur la même lancée, les agriculteurs au niveau de la municipalité d’Ahnif constatent beaucoup d’insuffisances dans le volet des infrastructures « agricoles » comme les pistes agricoles, les retenues collinaires,…En effet, certaines terres sont difficiles d’accès pour les propriétaires, et ce, à cause de l’inexistence de pistes agricoles pouvant les desservir et les désenclaver. Ce point précis est d’autant plus crucial et primordial surtout durant la cueillette des olives, où les paysans qui disposent d’oliveraies non pourvues en pistes agricoles trouvent toutes les peines à y accéder et à acheminer les récoltes vers leurs habitations. Ils sont, de ce fait, contraints d’utiliser des animaux de bât (baudet, mule,…) pour transporter le matériel et les récoltes. Dans le même contexte, il est déploré aussi l’inexistence de retenues collinaires ou de micro-barrages dans la région, en dépit de sa richesse en ressources hydriques avec des rivières comme les oueds Amarigh, Sidi Aïssa, Rekas, où il est possible de créer des digues afin d’emmagasiner les eaux des crues surtout durant l’hiver. Le raccordement aux eaux du barrage de Tilesdit est aussi une solution « pérenne » à ce problème du manque d’eau pour l’irrigation notamment. «Avec un peu d’imagination et de la volonté, on pourrait créer des micro-barrages dans notre commune pour l’irrigation et même la consommation après traitement bien sûr. Mais voilà il manque cette volonté de bien faire qui fait toujours défaut», regrette un paysan d’Ighil Nath Ameur. À terme et une fois les travaux du périmètre d’irrigation de la vallée du Sahel à partir du barrage de Tilesdit achevé et l’interconnexion entre ce barrage et celui de Tichy-Haf, dans la wilaya de Béjaïa, effectuée, les agriculteurs de la commune d’Ahnif peuvent prétendre accéder à la ressource hydrique pour développer leurs activités agricoles.
Y. S.
