Plusieurs dizaines de demandeurs de logements sociaux se morfondent dans le désarroi et l’angoisse dans la commune d’Ighil Ali. Les services de la municipalité font état de plus de 150 dossiers en instance de traitement. «Nous avons recensé des demandes qui ont une dizaine d’années d’âge, d’autres sont encore plus vieilles», nous confie une source de l’APC. Certains parmi les prétendants à la formule publique locative (LPL), lancent un véritable cri de détresse en direction des instances concernées. «J’ai tapé à toutes les portes pour tenter d’apitoyer sur mon sort, les responsables en charge de ce dossier de logements. En retour, je n’ai eu que de vagues promesses de relogement, lesquelles sont toutes restées sans suite à ce jour», souligne un père de famille du village Ath Saci, confessant crécher dans des conditions de précarité extrême. «J’occupe, moi et ma petite famille, une vieille bicoque qui menace de s’effondrer sur nos têtes, à chaque épisode pluvieux», alerte-t-il. Un souscripteur résidant dans un quartier du chef-lieu, dit n’avoir jamais cessé de faire antichambre auprès de qui de droit, mais en vain : «Tantôt, on m’a opposé un mur de silence, tantôt on m’a prêté une oreille attentive, mais point d’actes concrets», dénonce-t-il. D’autres demandeurs sans logis se sont vus obligés de louer chez le privé, moyennant des tarifs exorbitants. Étant de modeste extraction, «ils arrivent difficilement à joindre les deux bouts», nous confient-ils. «Avec un salaire rachitique, je n’arrive plus à m’en sortir. Les dépenses quotidiennes, les charges locatives et les factures en tout genre me mettent dans une situation d’insolvabilité qui m’oblige à recourir à l’emprunt pour me tirer de la mauvaise passe», avoue un souscripteur LPL, locataire à Akbou. L’infortune de ces pères de famille n’est manifestement pas prête de connaître son épilogue, dans la mesure où aucune contrepartie en logements sociaux n’est encore disponible. Un programme immobilier de 110 unités, inscrit au profit de la commune d’Ighil Ali, attend sa concrétisation depuis 2013 !
N. Maouche
