Comme à chaque campagne d'olivaison, les sous-produits de l'olive posent toujours problème, en ce sens que leur évacuation se fait, au jour d'aujourd'hui, dans la nature sans aucun ménagement.
Effectivement, les déchets oléicoles comme les margines et les grignons, produits par les huileries, ne sont malheureusement pas recyclés ou tout au moins évacués après traitement pour éviter une grave pollution de l’environnement. Les propriétaires des huileries activant dans la région du Sahel respectant le cahier des charges quant aux déversements des sous-produits oléicoles se comptent sur les doigts d’une main, car ce ne sont pas tous les tenanciers qui procèdent à l’installation des bassins de décantation pour dépolluer les eaux chargées de margines. Celles-ci sont déversées directement dans la nature via des rigoles ou des ravins, lesquelles finissent leur parcours dans les oueds, comme le Sahel, Sidi Aïssa, Amarigh, Tiksiridène… Idem pour les grignons qui sont jetés, à leur tour, sur les berges des rivières ou dans les champs. Ces rejets sont des agents hautement polluant, selon les spécialistes en la matière, car chargés d’acides gras qui peuvent «anéantir» le couvert végétal et provoquer de graves conséquences sur la faune et même aux humains qui consommeraient de l’eau polluée aux margines. «Malheureusement, à chaque campagne de cueillette des olives, ce problème de margines et de grignon refait surface sans trouver une solution. La plupart des propriétaires de presses activant dans la région ferment l’œil en jetant dans la nature ces déchets polluants. Les services d’hygiène des différentes communes se contentent d’adresser des mises en demeure sans aucune exécution sur le terrain. D’ailleurs, il existe des huileries qui travaillent au noir sans être inquiétées», regrette un citoyen de M’Chedallah. Par ailleurs, il est à déplorer le fait que la pollution aux sous-produits de la trituration des olives ne s’estompe pas rapidement, elle peut prendre, en revanche, des années mais à condition que les lieux soient dépollués et ne reçoivent pas d’autres déchets. L’un des exemples les plus édifiants nous viennent de ce ravin appelé Ighzer Laghdir, situé à proximité de la bourgade de Tihemamine à l’Est de la commune d’Ath Mansour, où les margines de la précédente campagne oléicole sont encore présentes avec des traces, des dépôts en fait, visibles à l’œil nu. Le pire dans tout cela, c’est que cet endroit, où s’accumulent les eaux des pluies mélangées aux eaux chargées de margines, est en train de recevoir d’autres quantités de margines déversées récemment par les huileries de la région.
Y. Samir