S. Ait Hamouda
«Vox populi vox dei» disaient les Latins et on est tenté de reprendre leur expression, à son compte, tant elle sonne juste. N’est-ce pas vrai que la voix du peuple est d’une certaine façon la voix de Dieu ? Assurément, au lendemain des élections locales, tout le monde est tombé des nues, assommé, par les résultats que les bookmakers à la petite semaine ont surestimés. Malheureusement ce ne fut pas le cas. Qu’on en juge par les prières et les incantations et les gris-gris déversés sur la voie publique, cherchant à fourvoyer l’électeur dans des chemins inappropriés, ne voilà-t-il pas que ce dernier a pris d’autres voies que celle attendue ? Il s’est fait un point d’honneur à contrarier tous les pronostics, toutes les suggestions et toutes les propositions qui lui étaient faits. Il a pris ses responsabilités en connaissance de cause. On voit des gens plus soucieux de leurs communes que de celui qui ne finit pas d’ânonner, telle une rengaine, des promesses plus farfelues les unes que les autres. L’électeur d’aujourd’hui n’est plus celui d’hier, il ne croit qu’en ce qu’il voit, ce qu’il pense tangible et faisable et surtout en celui qui lui parait capable de mener l’embarcation à bon port, concrètement, et pas en des paroles de dilettante farfelues qui manient le mensonge l’exagération et la démagogie. La langue de bois ne fonctionne pas avec un peuple éveillé et lucide. Ces élections ont montré son degré de maturité et de compréhension de l’enjeu. Qu’à cela ne tienne, il y a certes quelques-uns qui ont sorti le bout de leur nez, mais ils finiront leur course dans le décor, rattrapés par leurs bluffs. Et là que se passerait-il ? Eh bien ce qui arrive souvent aux bonimenteurs, lorsqu’ils sont pris la main dans le sac de leurs fourberies et de leurs mesquineries lamentables. C’est ce qu’on appelle se faire prendre comme un bleu et incontestablement, ils le sont. Décidément «vox populi vox dei»…
S. A. H.
