Le rassemblement empêché

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Prévu hier sur la Place Des Fusillés à Alger, le rassemblement national auquel a appelé l’intersyndicale de la fonction publique a été réprimé par les éléments des services de sécurité. Des centaines de travailleurs de différents secteurs de la fonction publique ont répondu à l’appel lancé par l’intersyndicale. Venus des 48 wilayas du pays, les protestataires ont crié leur colère, contestant la réforme du système de la retraite et la dégradation du pouvoir d’achat. L’intersyndicale de la fonction publique avait l’intention de tenir un rassemblement national pacifique sur la Place Des Fusillés à Alger, pour mettre plus de pression sur le gouvernement afin qu’il revoie sa position concernant la réforme du système de la retraite. Sauf qu’un impressionnant dispositif policier était là dès les premières heures de la matinée, pour disperser les protestants et barrer tous les chemins menant vers ladite place. Des policiers, en tenue ou en civil, avaient été dépêchés tôt le matin au niveau de la Place du 1er Mai, de la Grande Poste, de la gare routière de Caroubier et des principaux axes de la capitale. «Ils y a eu des interpellations,» a déploré le chargé de communication du syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE), rencontré sur les lieux du rassemblement. Ce syndicaliste a dénoncé le fait que «des enseignants, des médecins, des vétérinaires, des travailleurs de Sonelgaz et ceux de la poste ont été malmenés alors qu’ils observaient un rassemblement pacifique, c’est inadmissible». Il dénonce également le fait que «le siège national de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef), où des syndicalistes s’apprêtaient à animer une conférence de presse ait été encerclé». «Nous ne pouvons pas tolérer le fait que 14 syndicalistes soient encerclés au niveau du siège de l’Unpef », fulmine la même source. Tout comme le chargé de communication du SNTE, le président du syndicat autonome des travailleurs de la formation (Satef) a dénoncé «les agissements» des services de sécurité qui, selon lui, «ont malmené les travailleurs des différents secteurs de la fonction publique, alors qu’ils tentaient d’observer un rassemblement pacifique». De son côté, le président de l’Unpef a déploré le fait que «le rassemblement auquel a appelé l’intersyndicale a été réprimé», réitérant «la détermination des travailleurs à poursuivre la lutte afin d’exiger la prise en charge de leurs doléances». Le responsable syndical n’écarte pas «un recours à d’autres mouvements de protestation si les pouvoirs publics ne répondent pas favorablement à nos revendications».

L.O.Challal

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