Une buse féroce capturée puis relâchée

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Dans le courant de la semaine dernière, les agents de la conservation des forêts de Béjaïa ont procédé à la saisie d’une buse féroce chez un commerçant au centre-ville de Bgayet. Pour tenter de tromper les autorités, les braconniers ont recours souvent à certains stratagèmes pour déjouer la vigilance de ces derniers. Cependant, ledit commerçant n’a pas échappé aux mailles des filets des agents de la conservation des forêts. L’oiseau en captivité a été remis à la circonscription des forêts de Chemini pour procéder au lâcher de la buse féroce. Prélevée sur les hauteurs du massif de l’Akfadou, la buse a été relâchée dans le même site par les agents forestiers. «Nous avons pris le soin de lâcher le rapace en forêt domaniale Akfadou-Est dans son habitat d’origine après avoir été saisi, le mardi 21 novembre 2017. Sa captivité lui a laissé des séquelles et un handicap suite à la réduction de la mobilité de ses ailes dans la cage», nous explique un agent forestier de la circonscription de Chemini. Et d’ajouter : «Tous pour une pleine liberté de toutes les espèces animales susceptibles d’être libres !» Pour rappel, la buse féroce (Buteo Rufinus) est la plus grande et la plus majestueuse des buses, avec presque une allure d’aigle par moments, en raison de ses longues ailes. Elle est habituellement reconnaissable avec certitude à son seul plumage. Elle fréquente les terrains rocheux et caillouteux, les zones semi-arides et les steppes, ainsi que les régions boisées avec clairières telles que la forêt de l’Akfadou. Une grande variété de paysages lui convient, des plaines et des collines jusqu’aux contrées montagneuses, pourvu qu’ils soient dotés de sites proéminents ou de perchoirs tels que des arbres, des poteaux ou des escarpements rocheux. Une lutte acharnée doit être menée contre les braconniers qui sévissent dans la région. Les menaces qui pèsent sur de nombreuses espèces, en sus en voie d’extinction, risquent d’annihiler le gisement de la faune et de la flore. Les coups de filet des éléments de la conservation des forêts, des douaniers et autres brigades doivent être renouveler afin de mettre hors état de nuire les nombreux braconniers qui s’adonnent au commerce illicite de ces espèces protégées. La mise en cage d’un oiseau pris dans la nature, pratique ancienne et courante, devient aujourd’hui l’occasion d’interroger nos rapports à la nature. Le marché des volatiles connait une ascension fulgurante ces dernières années à telle enseigne que certaines espèces ont pratiquement disparu de la circulation à l’image du chardonneret. Un grand nombre d’espèces d’oiseaux sont actuellement menacées sur le territoire kabyle. Les causes de ces disparitions sont dues à la destruction de leur habitat et des sites de nidification.

Bachir Djaider

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